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L'Afrique, un développement économique enfin en marche

L'Afrique est-elle le grand oublié de la croissance mondiale ? Cette image qui lui colle à la peau s'éloigne de plus en plus de la réalité.

Lion

C'est au sortir de la deuxième guerre mondiale que le président américain Harry Truman inventa l'expression de "pays sous-développés" (underdevelopped) pour parler des nations non occidentales. Sont ensuite apparues successivement la notion de pays en voie de développement puis celle de pays émergents. Cette évolution sémantique ne répond pas seulement à une volonté de gommer l'aspect peu flatteur du mot de Truman, mais correspond à une réalité palpable : le centre de gravité économique du monde se déplace et de nouvelles nations se développement rapidement.

L'Afrique, continent d'inégalités

Quand on parle aujourd'hui de pays émergents, tout le monde pense à l'Asie, voire à l'Amérique latine, mais rarement à l'Afrique. Certes, cet oubli a ses raisons. Parmi les 50 premiers mondiaux en matière de PIB par habitant, on trouve un seul pays africain, la Guinée équatoriale, qui figure en 32ème place avec 27.478 dollars par tête : un rang que le pays doit essentiellement à ses richesses pétrolières, qui assurent 90% des exportations et ont permis des taux de croissance vertigineux au tout début du millénaire. On peut voir un autre signe du retard de développement africain dans le classement des milliardaires établi par le magazine Forbes. Il ne dénombre que 20 milliardaires sur tout le continent (contre une centaine pour la seule Chine) répartis dans seulement six des 54 pays d'Afrique, ce qui est à l'image du développement très inégal des différentes zones. L'Egypte compte ainsi sept milliardaires et l'Afrique du Sud six. On y trouve surtout des fortunes anciennes, datant de l'apartheid, comme celle de la famille Oppenheimer (6,5 milliards de dollars), acquise grâce une participation dans le diamantaire De Beers, revendue en 2011. Mais ce pays, jadis verrouillé par la minorité blanche, compte d'ores et déjà un milliardaire noir, Patrice Motsepe, à la tête du conglomérat minier African Rainbow Minerals. Un succès d'autant plus emblématique que celui qu'on surnomme parfois le Bill Gates africain (il a aussi fait le choix de léguer une partie de sa fortune à une fondation) est né dans le fameux quartier déshérité de Soweto.


La téléphonie et la construction : des secteurs en plein boom

Si l'Afrique a pris du retard sur l'Asie, il n'est plus le continent oublié du développement économique, comme on pourrait le croire hâtivement. La croissance, certes inégale d'un pays à l'autre, avoisine les 5% par an, ce qui est loin d'être ridicule. Parmi les grandes entreprises africaines, on compte surtout des sociétés liées au pétrole, comme Sonatrach en Algérie (72 milliards de dollars de chiffre d'affaires) ou à l'extraction minière. Mais certains secteurs liés à la consommation domestique se sont invités dans le haut du classement, à l'image de l'opérateur de téléphonie sud-africain MTN Group, qui pointe en quatrième place du classement des 500 premières entreprises africaines établi annuellement par le magazine Jeune Afrique, et a quasiment décuplé son chiffre d'affaires en 10 ans, grâce à une présence dans plus de 20 pays désormais. Les Chinois eux même ne s'y trompent pas ! Le fabricant de téléphones Huawei a ainsi conçu un terminal spécialement pour le continent africain, baptisé de manière limpide Huawei 4 Afrika. Un autre secteur a le vent en poupe en Afrique: les travaux publics. L'égyptien Orascom Construction Industries a ainsi connu un très fort développement et génère aujourd'hui un chiffre d'affaires de 5,5 milliards de dollars. Il faut dire que les infrastructures restent un point faible du continent et que leur insuffisance est source de dysfonctionnements ou de gâchis. C'est d'ailleurs un des secteurs privilégiés par la Banque africaine de développement, qui finance à hauteur de 2 milliards de dollars par an les sociétés privées qui y opèrent.


Une démographie encore robuste

Le point faible de la croissance africaine reste la création insuffisante d'emplois. Pour autant, sa poursuite est presque inéluctable, du fait d'une démographie très dynamique. On comptait à peine plus de 200 millions d'Africains au milieu du siècle dernier: ils sont aujourd'hui plus d'un milliard et ce chiffre devrait doubler d'ici à 2050. Avec ce réservoir de nouveaux consommateurs, l'économie africaine de demain ne sera plus fondée exclusivement sur la richesse du sous-sol, loin s'en faut.

Emmanuel Schafroth

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