Législatives 2024: la vague RN n’épargne aucun territoire
La vague du Rassemblement national a déferlé sur l’ensemble du territoire, même dans les régions où l’économie se porte bien. Focus sur trois circonscriptions qui révèlent les ressorts du vote d’extrême droite.
Un tsunami. Par rapport au premier tour des législatives de 2022, le RN a plus que doublé son total de voix, à 9,3 millions, soit un bond de plus de 10 points à 29,2 %. Cette « montée des eaux bleu marine », dixit Jérôme Fourquet (Ifop), est quasi générale sur le territoire. Même dans des zones qui bénéficient de fortes créations d’emploi. Plongée dans ces lieux où le RN triomphe, en jouant sur les sentiments d’exclusion et de perte d’identité.
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A Aix-en-Provence, ces cadres qui craignent le déclassement
A Aix-en-Provence, les habitants sont plutôt aisés et très éduqués : près de 30 % des 25-54 ans exercent des professions intellectuelles ou sont cadres, une population portée par le dynamisme des créations d’emplois high-tech. Depuis 1958, le centre gauche et la droite modérée règnent sur cette ville bourgeoise.
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Pourtant, dans la 11e circonscription des Bouches-du-Rhône, qui englobe le sud de la ville et quelques petites communes voisines, le RN est, pour la première fois, arrivé en tête avec 38,8 % des voix. Hervé Fabre-Aubrespy, son candidat, haut fonctionnaire, ex-conseiller de Charles Pasqua au ministère de l’Intérieur, et passé au RN en 2021 pour soutenir son ami de toujours Thierry Mariani, est le grand favori.
— Hervé Fabre-Aubrespy (@HFabreAubrespy) July 1, 2024
Jusqu’au bout, Mohamed Laqhila, candidat Modem à sa propre succession, a voulu y croire. « Hervé Fabre-Aubrespy capte des voix dans les villes les moins aisées, Septèmes-les-Vallons et Les Pennes-Mirabeau », lâche-t-il, pointant ces municipalités qui jouxtent les quartiers nord de Marseille. « Mais Aix, c’est notre électorat. Après le geste de colère des européennes, les gens vont retrouver la raison en se penchant sur les programmes », espérait-il encore,[...]
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