Législatives 2024 : les programmes RN et NFP, deux voies sans issue
EDITORIAL - D’un côté Jordan Bardella et le programme fou du Rassemblement national où rien n’est financé. De l’autre, l’hétéroclite Nouveau Front populaire qui promet aux Français le matraquage fiscal. Deux projets qui mèneraient le pays dans une impasse.
A six jours du scrutin, la phrase est sublime : « La démagogie et les bonnes intentions n’ont jamais fait une politique réaliste et crédible. » Sauf qu’elle est signée Jordan Bardella, le chef de file du Rassemblement national (RN), qui a présenté le projet le plus fou et le plus flou depuis le programme commun de la gauche de 1981. Rien n’est financé sur les 100 milliards de dépenses, au prétexte qu’il faudra attendre un audit sur l’état du pays pour décider du rythme auquel celles-ci seront lancées. Et le dirigeant de s’offrir le slogan « LFI, c’est le FMI » pour moquer ses adversaires de la gauche extrême, qui pourraient tout aussi bien lui rétorquer : « Bardella, c’est la troïka ! » Car avec la réduction promise de la contribution française à l’Union européenne, la crise n’attendra pas.
Dans la série des phrases dangereuses, celle que Laurent Berger prononce dans Le Monde mérite également d’être citée, et détournée, si le non-candidat à Matignon et phare de la gauche nous y autorise : « Cette formation n’apporte aucune réponse aux enjeux économiques, sociaux, écologiques et démocratiques auxquels nous sommes confrontés. » Bien entendu elle fait référence au RN. Mais ne pourrait-elle pas également s’appliquer à la coalition hétéroclite du Nouveau Front populaire (NFP) ?
« Une catastrophe économique »
Car si l’extrême gauche ripolinée, avec son dernier vernis Hollande-DSK, a veillé à financer son programme de 150 milliards, les recettes nous mènent droit dans une autre « impasse », pour reprendre le terme de Laurent Berger à propos de la voie sans issue du RN.
Qu’on en juge : matraquage fiscal des entreprises, suppression du prélèvement forfaitaire unique (PFU), triplement de l’impôt sur les grandes fortunes avec abandon de la notion d’outil de travail, spoliation de tout héritage à partir du seuil de 12 millions, façon Mélenchon. Pathétique[...]
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