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En Iran, les manifestations inquiètent le pouvoir et ça se voit

Le 2 octobre, une manifestante s’est coupée les cheveux lors d’une manifestation à Istanbul contre le régime iranien et en soutien aux femmes iraniennes, après la mort de la jeune Iranienne kurde Mahsa Amini.
BULENT KILIC / AFP Le 2 octobre, une manifestante s’est coupée les cheveux lors d’une manifestation à Istanbul contre le régime iranien et en soutien aux femmes iraniennes, après la mort de la jeune Iranienne kurde Mahsa Amini.

BULENT KILIC / AFP

Le 2 octobre, une manifestante s’est coupée les cheveux lors d’une manifestation à Istanbul contre le régime iranien et en soutien aux femmes iraniennes, après la mort de la jeune Iranienne kurde Mahsa Amini.

INTERNATIONAL - EN 1979, elles acceptaient de porter le voile au nom de la révolution, cette fois elles l’enlèvent pour les mêmes raisons. Plus de deux semaines après la mort de la jeune Mahsa Amini, la contestation ne cesse de prendre de l’ampleur en Iran.

Et la solidarité internationale est là. « Mahsa Amini, ton nom a fait trembler la tyrannie des ayatollahs », pouvait-on entendre ces derniers jours dans les cortèges de manifestants à Paris, Toronto ou Los Angeles, en mémoire de la jeune femme décédée après son arrestation par la police des mœurs iranienne, le 16 septembre.

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A Téhéran, la forte répression du régime -une centaine de personnes ont été tuées, selon les chiffres communiqués par Iran Human Rights- n’y change rien, bien au contraire. Ce dimanche, c’est l’université Sharif, l’un des pôles universitaires scientifiques parmi les plus importants d’Iran, qui a été contrainte de fermer ses portes, secouée elle aussi par de violents affrontements entre étudiants et forces de l’ordre. Des étudiants iraniens « qui préfèrent la mort à l’humiliation » et qui poursuivent la mobilisation dans tout le pays, avec des slogans tels que : « femme, vie, liberté ».

Le discours conspirationniste de l’ayatollah Khamenei

La seule réponse apportée par l’Iran : demander aux forces de sécurité de s’opposer « avec toute leur force » aux manifestants, comme l’a clairement fait comprendre le commandement de la police dans un communiqué, cité par l’agence de presse Fars. Face à cette répression sanglante, le pouvoir commence à s’effriter.

Des premiers signes visibles quand on prête attention aux récentes déclarations du président du parlement iranien Mohammad Bagher Qualibaf: « Le point important des manifestations (passées) était qu’elles visaient à réformer et non à renverser » le système, a-t-il estimé devant la classe politique iranienne ce dimanche 2 octobre. Il a par la même occasion demandé « à tous ceux qui ont des (raisons de) manifester de ne pas laisser leur protestation se transformer en déstabilisation et en renversement » des institutions, comme le rapporte la chaîne britannique Sky News.

Muet depuis le début de la révolte, le guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei a finalement pris la parole ce lundi. Et son discours atteste lui aussi de la fragilisation du pouvoir iranien, usant d’une rhétorique accusatrice et conspirationniste contre les États-Unis et Israël comme seule justification des manifestations. « Je dis clairement que ces émeutes et l’insécurité sont l’œuvre de l’Amérique, du régime sioniste usurpateur et leurs agents salariés, avec l’aide de certains Iraniens traîtres à l’étranger », a-t-il lâché dans sa première réaction à la mort de la jeune femme.

Figure ultime du conservatisme iranien, l’ayatollah Ali Khamenei a accusé ce lundi 3 octobre 202 les États-Unis et Israël de fomenter des troubles dans la république islamique après la mort de Mahsa Amini.
- / AFP Figure ultime du conservatisme iranien, l’ayatollah Ali Khamenei a accusé ce lundi 3 octobre 202 les États-Unis et Israël de fomenter des troubles dans la république islamique après la mort de Mahsa Amini.

- / AFP

Figure ultime du conservatisme iranien, l’ayatollah Ali Khamenei a accusé ce lundi 3 octobre 202 les États-Unis et Israël de fomenter des troubles dans la république islamique après la mort de Mahsa Amini.

Quelques jours plus tôt, le gouverneur de la province de Téhéran se disait prêt à prendre « des mesures contre les célébrités qui ont soufflé sur les braises » des « émeutes ». Spécialiste de l’Iran à la Fondation Jean Jaurès, Farid Vahid y voit les prémices d’une grave et profonde crise politique et sociétale. Interrogé par le Figaro, il estime que seules l’armée et les forces de sécurité semblent encore faire tenir le régime.

Un combat contre le voile et la République islamique

Il faut dire que depuis la mort de Mahsa Amini, arrêtée pour avoir porté son voile de manière incorrecte, la gronde citoyenne en Iran semble plus élargie que les précédents mouvements de contestations, comme en 2019, où la colère était essentiellement tournée contre l’augmentation du prix du carburant.

« La modernisation de la société iranienne est au cœur des manifestations » avance sur TV5 monde Thierry Coville, chercher à l’Iris. Plus idéologique et directement ciblé contre la République islamique, le combat est d’ailleurs mené par les femmes. Au premier rang des manifestations, elles sont prêtes à brûler leur voile, symbole ultime du conservatisme iranien.

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Une gronde généralisée qui s’observe aussi géographiquement puisque les manifestations et affrontements ne sont plus concentrés dans les grandes villes comme Téhéran, Yazd ou Kermanshah. Les plus petites villes et les campagnes iraniennes sont également concernées, rappelle Farid Vahid, qui pointe aussi la diversité des milieux sociaux des manifestants.

Au cœur des manifestations, un choc des générations et des cultures s’opère, donnant naissance à des revendications plus globales et systémiques contre la République islamique et ses préceptes. Qu’il s’agisse des droits des femmes ou de la séparation nette entre vie politique et vie religieuse, les principes fondateurs de l’Iran sont remis en cause. « Les Iraniens ne se retrouvent pas dans le gouvernement et dans l’ordre moral défendu par le président Raïssi », ajoute Thierry Coville.

Et si le port du voile a toujours été un symbole de lutte politique dans l’histoire de l’Iran, ces tensions sociétales sont également exacerbées par un contexte de forte crise économique entre les sanctions internationales contre le pays (à cause de l’enrichissement constant de son stock d’uranium), l’inflation et le taux de chômage très élevé qui touche d’abord les jeunes générations. Celles que l’on retrouve en première ligne des manifestations.

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