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Hollande dans les traces de Sarkozy ?

En ce qui concerne l'application de leur programme économique, on peut noter quelques similitudes entre le Hollande de 2012 et les premiers mois de son prédécesseur à l'Elysée. Et aussi des différences... qui n'avantagent pas le premier.

Après son saut de plus de 39 kilomètres d'altitude, l'autrichien Felix Baumgartner veut-il s'attaquer au record de la plus grande chute de popularité dans les sondages ? Ses récents propos en faveur d'une "dictature modérée" (sic) pourraient le laisser penser. Mais nous avons en France de grands spécialistes du genre... nos présidents de la République. Parti en juin avec 55% d'opinions favorables, François Hollande a déjà perdu 13 points an quatre mois, selon l'institut TNS Sofres. C'est une chute plus brutale que celle de Nicolas Sarkozy en 2007, lequel avait attendu le mois de décembre pour franchir en baisse la barre des 50%. Mais notre champion de la chute libre reste Jacques Chirac, passé de 64% à 41% d'opinions favorables entre juin et octobre 1995, et qui allait même tomber à 16% d'opinions favorables lors de son second mandat !

Une impression de déjà vu

Mais revenons à  François Hollande et à son prédécesseur immédiat pour s'interroger sur les enseignements de leurs premiers mois au pouvoir, notamment dans le déroulé de leur programme économique. Au jeu de la comparaison Hollande/Sarkozy, Marc Touati, président du cabinet ACDEFI, voit deux ressemblances et deux différences. "Le premier point commun, malheureusement, c'est que nos deux présidents tardent à mettre en œuvre les réformes promises avant l'élection. Sarkozy n'a pas été le candidat de la rupture qu'il avait annoncée et Hollande semble prendre le même chemin. Or, pour un président élu qui n'applique pas ses promesses dans les six premiers mois ou la première année, il est ensuite un peu tard", argumente Marc Touati. Autre point commun, les deux hommes semblent cultiver un même goût pour les rapports qui tiennent surtout du marketing politique. "Pour justifier de son action, Nicolas Sarkozy avait commandé le rapport Attali, sorte de gage d'ouverture à gauche, rappelle Marc Touati. Symétriquement, avec le rapport demandé à Louis Gallois, ex-PDG d'EADS, semble vouloir démontrer l'ouverture du nouveau gouvernement en direction des entreprises." Mais qui se souvient de la collection de 300 propositions de la commission Attali, hormis peut-être celle sur la déréglementation des taxis, qui eut pour principal effet un vent de protestation de la profession. De la même manière, le rapport Gallois, pas encore présenté officiellement mais déjà éventé et à demi-enterré, semble promis aux oubliettes de l'Histoire.

Faire payer les riches ?

Côté différences, il y en a une de taille. "Lorsque Nicolas Sarkozy est arrivé au pouvoir, la crise ne s'était pas encore déclenchée, rappelle Marc Touati. Aujourd'hui, nous sommes en pleine récession et la marge de manœuvre est d'autant plus faible. Or, et c'est là la deuxième différence, Hollande commet une erreur que Sarkozy n'avait pas faite, celle d'augmenter massivement les impôts, alors que le taux de prélèvements en France est déjà de presque 45%, un des niveaux les plus élevés en Europe."

Evidemment, l'idée de "faire payer les riches" peut avoir un écho chez ceux qui le sont moins, le problème étant que la mesure risque d'aggraver la récession : un taux de prélèvement supérieur, mais sur une base de calcul elle-même en diminution ne produira pas le surplus de recettes escompté.

Une conjoncture particulièrement difficile

La situation est d'autant plus compliquée que la dette publique est aujourd'hui très élevée et majoritairement détenue par des investisseurs étrangers, qu'il va falloir rassurer. Qui plus est, le couple franco-allemand bat de l'aile, alors que Sarkozy avait réussi à le maintenir à flots, fût-ce au prix d'un certain suivisme.

Comment sortir de l'ornière ? "Il faut baisser les impôts et réduire le train de vie de la puissance publique, dont les dépenses de fonctionnement augmentent de 10 milliards d'euros par an depuis 10 ans, estime Marc Touati. Pour que le rapport entre la pression fiscale française et le PIB retombe au niveau de la moyenne européenne, il faudrait qu'elle diminue de 70 milliards." L'économiste préconise aussi une vraie gouvernance européenne, qui permettrait une démarche volontariste pour faire baisser l'euro face au dollar autour d'une parité de 1,15. "Voilà qui fournirait le choc de compétitivité tant attendu", conclut Marc Touati.

Emmanuel Schafroth

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