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Hollande attendu sur le pacte de responsabilité et les déficits

Croissance, emploi, compétitivité et réduction des déficits, les interrogations sur l'économie devraient être mardi au coeur de la conférence de presse de François Hollande, dont les économistes espèrent une clarification décisive. /Photo d'archives/REUTERS/Dado Ruvic

par Jean-Baptiste Vey

PARIS (Reuters) - Croissance, emploi, compétitivité et réduction des déficits, les interrogations sur l'économie française devraient être mardi au coeur de la conférence de presse de François Hollande, dont les économistes espèrent une clarification décisive.

Le président doit d'abord préciser le contenu du "pacte de responsabilité" qu'il a proposé aux entreprises, en particulier s'il compte baisser davantage leur fiscalité et le coût du travail, et quels engagements il attend en termes d'embauches. Il doit aussi dire comment il compte nettement contraindre l'évolution des dépenses publiques à l'avenir, pour redresser les finances de la France comme il s'est engagé à le faire, sans tuer le timide début de reprise économique dans le pays.

De nombreux économistes jugent en outre nécessaire de poursuivre les réformes pour éviter que la France, dont l'économie devrait croître cette année moins vite que la moyenne de la zone euro, n'en devienne "l'homme malade". Certains soulignent aussi la difficulté de le faire rapidement et le risque que les prochaines élections freinent cet élan.

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"L'agenda politique risque d'être totalement gelé pendant la campagne pour les élections municipales des 23 et 30 mars et les élections européennes du 25 mai", estime Fabrice Montagné, économiste chez Barclays, qui voit "une opportunité pour le président et le gouvernement de clarifier dans les prochaines semaines leur politique et leurs intentions".

Les réactions des experts à l'annonce du "pacte de responsabilité" ont été contrastées. Les plus pessimistes ont ironisé sur un simple "coup" de communication, d'autres ont salué, à l'instar du patronat français, la confirmation de l'orientation social-démocrate du chef de l'Etat, tout en précisant qu'ils jugeraient François Hollande sur ses actes.

AUCUNE MARGE DE MANOEUVRE

Les membres du gouvernement ont été particulièrement avares de précisions sur le contenu de ce plan, renvoyant à la conférence de presse du chef de l'Etat et à ses voeux aux partenaires sociaux le 21 janvier.

Le ministre du Travail, Michel Sapin, a évoqué la possibilité de baisser "fortement" la fiscalité pesant sur la production mais en mettant en parallèle une hausse des prélèvements sur les résultats des entreprises.

Coincé par ses engagements de réduction du déficit public et le "ras-le-bol fiscal", l'exécutif ne bénéficie d'aucune marge de manoeuvre pour baisser rapidement les prélèvements des entreprises, un obstacle qui avait déjà fait douter de la substance de la "remise à plat" annoncée de la fiscalité.

Le plus grand syndicat réformiste, la CFDT, dont l'appui est essentiel au gouvernement pour réformer, a dit qu'il refuserait que les salariés compensent une nouvelle baisse des prélèvements des entreprises, le crédit d'impôt compétitivité emploi étant déjà financé par la récente hausse de la TVA.

Quant aux comptes publics, le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a estimé que le pays était dans une "zone dangereuse" et que "les efforts jusqu'ici engagés ne suffisent pas à nous en dégager".

Dans un contexte de hausse des taux payés par les Etats-Unis, l'Allemagne ou la France sur leurs emprunts, les agences de notation restent qui plus est en embuscade, Moody's devant évaluer à nouveau la note souveraine française le 24 janvier.

DOS AU MUR

Les autorités sont donc "dos au mur", selon Bruno Cavalier, économiste chez Oddo. Face à l'impossibilité d'augmenter la fiscalité ou de dégrader les comptes, "le seul moyen de boucler l'équation est de réduire la dépense publique", estime-t-il.

Le budget 2014 prévoit 15 milliards d'euros d'économies par rapport à la croissance tendancielle des dépenses, dont neuf milliards sur l'Etat, par des voies qui restent encore largement à préciser, et six milliards sur la sécurité sociale.

Et cet effort historique n'est que la première phase d'un effort global équivalent à 50 milliards d'euros d'ici la fin du quinquennat, qui ne pourra pas être réalisé, selon les experts, sans une réorganisation plus ambitieuse que les plans de "modernisation de l'action publique" dévoilés jusqu'à présent.

Pour relever la croissance économique de la France, une condition nécessaire pour faire baisser un chômage record et parvenir comme prévu à l'équilibre structurel des comptes publics, les économistes de Crédit suisse estiment qu'"une refonte plus significative de l'économie est nécessaire".

"Il faut faire plus, en particulier sur la flexibilité du marché du travail et la compétitivité", disent-ils, en renouvelant leur conseil de ne déclencher ces réformes que quand la demande aura redémarré plus fortement en Allemagne.

Patrick Artus, économiste chez Natixis, souligne quant à lui qu'aucune composante de la demande ne repart en France, et, face à l'ampleur des réformes nécessaires pour relever nettement les marges de l'industrie, il se demande s'il ne faut pas "se résigner" à la désindustrialisation de la France.

L'économiste Marc Touati ne croit lui pas aux annonces pro-entreprises de François Hollande. "Il s'agit d'une sorte de 'coup de bluff' destiné à gagner du temps, à amadouer les agences de notations et les investisseurs et qui ne sera pas suivi d'effets concrets", écrit-il.

Edité par Yves Clarisse