Publicité
La bourse est fermée
  • CAC 40

    8 088,24
    +71,59 (+0,89 %)
     
  • Euro Stoxx 50

    5 006,85
    +67,84 (+1,37 %)
     
  • Dow Jones

    38 239,66
    +153,86 (+0,40 %)
     
  • EUR/USD

    1,0699
    -0,0034 (-0,32 %)
     
  • Gold future

    2 349,60
    +7,10 (+0,30 %)
     
  • Bitcoin EUR

    59 657,71
    -753,84 (-1,25 %)
     
  • CMC Crypto 200

    1 326,96
    -69,57 (-4,98 %)
     
  • Pétrole WTI

    83,66
    +0,09 (+0,11 %)
     
  • DAX

    18 161,01
    +243,73 (+1,36 %)
     
  • FTSE 100

    8 139,83
    +60,97 (+0,75 %)
     
  • Nasdaq

    15 927,90
    +316,14 (+2,03 %)
     
  • S&P 500

    5 099,96
    +51,54 (+1,02 %)
     
  • Nikkei 225

    37 934,76
    +306,28 (+0,81 %)
     
  • HANG SENG

    17 651,15
    +366,61 (+2,12 %)
     
  • GBP/USD

    1,2494
    -0,0017 (-0,13 %)
     

Guillaume Canet de retour au cinéma avec "Lui": "Je n’ai rien de narcissique, je déteste me regarder"

Détail de l'affiche de
Détail de l'affiche de

Un film peut en cacher un autre. Alors que la France entière attend avec impatience son Astérix et Obélix: L'Empire du milieu, Guillaume Canet a profité du retard accumulé par sa superproduction pour réaliser, en moins de deux mois pendant le deuxième confinement, un long-métrage très personnel, Lui, au cinéma ce mercredi 27 octobre.

Celui qui confiait en 2017 à Première n'avoir "jamais réussi à écrire un film sans avoir sorti l’autre" explique aujourd'hui à BFMTV avoir été inspiré par cette "période tellement particulière" et la "frustration" provoquée par l'interruption de son Astérix à cause de la pandémie: "Le fait de se retrouver un peu bloqué sans rien m’a donné la possibilité d’écrire ce scénario."

Canet s'est offert le rôle d'un compositeur en mal d’inspiration qui après avoir quitté femme et enfants trouve refuge dans une vieille maison sur une île bretonne déserte. Dans ce lieu étrange et isolé, il ne va trouver qu’un piano désaccordé et ses démons - les fantômes de sa femme (Virginie Efira), de sa maîtresse (Laeticia Casta) et de son meilleur ami (Mathieu Kassovitz) - bien décidés à ne pas le laisser en paix.

Hommage à "la liberté de Bertrand Blier"

Avec Lui, hommage à "la liberté de Bertrand Blier" où il s'autorise toutes les outrances, Canet prend le plus gros risque de sa carrière, quitte à s'aliéner une partie de son public: "Je lui ai emprunté une manière d’être cash et la liberté de faire intervenir dans l'histoire des personnages en les faisant arriver de nulle part", précise-t-il.

PUBLICITÉ

https://www.youtube.com/embed/incz3jWDlh0?rel=0

Canet a écrit cette comédie aux frontières du surnaturel en trois semaines, dans un état proche de la transe: "C'était très bizarre. J'écrivais de manière très fulgurante le matin pendant deux, trois heures puis ça s’arrêtait net. Je me disais que c’était peut-être fini et que ça ne ferait pas un film. Et tout d’un coup, le lendemain, une autre idée me venait et se greffait."

La critique a souvent pu dire que sa filmographie était disparate. Désormais composée de sept longs métrages, principalement des comédies dramatiques (Mon idole, Les Petits mouchoirs, Rock 'n' Roll), elle semble en réalité guidée par des thèmes récurrents comme l'introspection, le mal-être lié à la célébrité et la mort.

"C’est surtout un mal-être global", précise-t-il. "Beaucoup de metteurs en scène font un travail d’introspection dans leurs films. Ce qui m’intéresse après c’est que le public s’identifie et se retrouve dans ce personnage ou dans ces histoires que j’écris. Lui est un film sur lequel je me suis beaucoup livré et sur lequel il y a une certaine sincérité qui fait que le film n’est pas que personnel. Il peut aussi être universel puisque quand on exprime les choses aussi sincèrement, beaucoup de gens peuvent s’identifier à ce que je ressens."

"Je suis un peu frustré en tant qu’acteur"

Pour Lui, Canet a changé ses habitudes. Le réalisateur, qui signe toujours des films nerveux approchant les 2h30, livre un long métrage à l'os, de seulement 1h29. "La manière dont je l’ai écrit et réalisé était tellement fulgurante qu'il n’y a pas de temps pour des chichis. Ça se ressent dans la manière dont les personnages s’expriment. J'ai tourné avec une seule caméra, avec des mouvements assez lents, pour aller à l’essentiel."

Ecrit, réalisé et joué par Guillaume Canet, Lui a été taxé de narcissisme. L'affiche, qui montre deux visages de Canet imbriqués l'un dans l'autre, a ainsi été vivement moquée sur les réseaux sociaux lors de sa diffusion en septembre. Des critiques auxquelles Canet s'attendait, et qu'il balaie:

"Le problème, c’est que je n'ai pas la chance d’avoir les rôles que j’aimerais avoir. En tant qu’acteur, il y a plein de réalisateurs dont j’aime beaucoup le travail, mais apparemment ce n’est pas réciproque. Je n’ai pas non plus envie de faire des films en tant qu’acteur qui ne me plaisent pas. Du coup, je suis un peu frustré en tant qu’acteur, globalement. Donc je ne vais pas me priver quand j’ai un beau rôle - un personnage qui a mon âge et qui est proche de moi - sous prétexte qu’on va dire que c’est narcissique. A un moment, c’est mon métier de jouer. Libre aux gens de ne pas aller voir les films."

Lui est-il un appel pour obtenir de meilleurs rôles? "Non, non, je ne fais pas du cinéma pour dire aux metteurs en scène 'appelez-moi'. Si personne ne m’appelle, un jour, j’arrêterai", répond l'acteur. "Si j’en agace certains - en général, c’est souvent les mêmes -, je les rassure: ça ne dure pas longtemps et je fais un film tous les deux ou trois ans."

Astérix en 2023

Reste que Guillaume Canet a puisé dans sa vie intime pour Lui. Son double à l'écran a exactement le même âge que lui, il est en couple depuis quatorze ans, comme cela est le cas avec Marion Cotillard (créditée au générique comme collaboratrice artistique) et il entretient avec son père les mêmes relations que Canet a avec le sien.

"Et ce qu'il dit à son fils dans le film, c’est quelque part ce que j’aimerais pouvoir dire au mien et ce que j’aimerais qu’il puisse me mettre dans la gueule de temps en temps. Ce film est une façon de dire à ma famille que je comprends à quel point ce n'est pas facile de vivre avec moi. Je n'ai pas encore réussi à devenir quelqu'un de complètement vivable, mais je suis dans cette quête...", poursuit le réalisateur, qui a en revanche inventé certains détails de l'histoire: "Vous imaginez bien que je ne vais pas parler comme ça de ma maîtresse si j’en avais une."

Lui n’est pas un film sur Guillaume Canet, insiste-t-il encore. "C’est un personnage à qui j’ai donné beaucoup de moi, comme tous les metteurs en scène font", se défend-il. Se voir à l'écran le gêne terriblement, plaide-t-il: "Je n’ai rien de narcissique. Je déteste me regarder. Je ne regarde jamais mes films. Je déteste me voir dans un journal. Je déteste lire des choses de moi ou ce qu’on dit sur moi. Je n’aime pas ça du tout."

Actuellement plongé dans "un très long travail de montage" pour son Astérix, dont il a aussi le rôle principal, Guillaume Canet n'a pas fini de se regarder d'ici la sortie du film prévue pour début 2023.

Article original publié sur BFMTV.com