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Gestion immobilière : un bonnet d'âne pour la chancellerie

rendement patrimoine immobilier chancellerie

S'il existait un prix du plus mauvais gestionnaire immobilier, la Cour des comptes aurait sûrement un candidat à proposer.. la Chancellerie des universités de Paris.

Il existe trente chancelleries de ce type en France : ces établissements publics nationaux ont été créées au début des années 1970 pour gérer le patrimoine immobilier des universités mais la plupart d'entre elles ont un budget annuel inférieur à 50.000 euros : un signe de leur peu d'utilité, souvent limitée à la représentation des recteurs d'université. Cela semble justifier le fait que la Cour des comptes demande de longue date leur suppression, étant même allée jusqu'à une procédure de référé en 2008. Sans suite pour l'instant !

 

Une gestion immobilière complaisante

La Chancellerie des universités de Paris en charge du patrimoine immobilier de 13 universités franciliennes, est d'un autre calibre, avec 60 agents et 14 millions d'euros de budget. Un chiffre assez astronomique, au regard de l'évaluation du patrimoine géré (123 millions d'euros). Et surtout, la Cour des comptes juge de manière assez sévère des quelques 15.000 mètres carrés de patrimoine ainsi gérés, dont les deux tiers sont composés d'habitations : leur location a rapporté des revenus bruts de 3,2 millions d'euros en 2012. Une fois les charges déduites, cela équivaut à un rendement net inférieur à 1,5% ! Cela s'explique par la pratique de loyers systématiquement inférieurs à la moyenne du marché immobilier et parfois même inférieurs aux prix les plus bas.

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Pourquoi des tarifs si gentils ? Peut-être parce que les locataires ne sont pas choisis au hasard. Il s'agit par exemple d'un obscur ancien secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur, Jean de Boishue, qui bénéficie d'un F6 de 93 mètres carrés bien situé dans le 6e arrondissement, rue Jacob, pour un loyer de 1.912 euros par mois : c'est certes une somme mais dans le cas de fourchette pour ce quartier. Un ancien vice-chancelier des universités de Paris occupe, lui, un F4 dans le beau 16e arrondissement, rue de l'Annociation, à deux pas de l'église Notre-dame de grâce de Passy. Son loyer de 1570 euros pour 115 mètres carrés est 30% inférieur aux prix les plus bas constatés dans ce quartier... une vraie bénédiction !

 

Des squatteurs très officiels

Mais un locataire fait bien mieux encore avec son appartement de 61 mètres carrés jouxtant la Sorbonne, qu'il paye 76,28 euros par mois. Le rêve de tout étudiant parisien ! Et la preuve qu'être fils de recteur procure quelques avantages, qui courent même après le décès de son géniteur. La Chancellerie des universités de Paris héberge même un squatteur. Le Centre régional de documentation pédagogique occupe un de ses immeubles (enrore rue Jacob !) depuis seize ans sans avoir versé le moindre sou : manque à gagner pour la Chancellerie : 2,6 millions d'euros. Celle-ci avait bien engagé une procédure de recouvrement pour plus de 800.000 euros, avant de l'annuler. On se demande bien pourquoi.

Dans sa mauvaise gestion immobilière, la Chancellerie semble avoir un acolyte assez doué avec France Domaine, service de la Direction générale des finances publiques notamment chargé des cessions, de la gestion et des biens immobiliers de l'Etat. Il est largement reconnu que les cours de l'immobilier sont plus stables que ceux des actions cotées en Bourse... sauf quand c'est France Domaine qui estime la valeur d'un bien !

 

Un patrimoine valorisé au doigt mouillé ?

L'immeuble détenu par la Chancellerie au 15 rue Champollion, à Paris a ainsi vu son estimation doubler entre 2010 et 2011. Mieux encore, les biens du domaine de Richelieu ont été évalués à 28,4 millions d'euros en 2011, contre 3,52 millions en 2010. 700% de plus-value en un an, qui dit mieux ? Et justement, on a encore plus fort, avec une ferme désaffectée et ses dépendances, dont on se demande bien ce qu'elle a à voir avec les universités parisiennes : son estimation a été multipliée par plus de 80 en un an, passant de 40.000 euros (pardon, 39.900 pour être exact) à 3,26 millions. On dit que les Français sont fâchés avec la finance... c'est vrai jusque dans les couloirs de l'Etat. Quant à la préconisation de la Cour des comptes concernant cette Chancellerie chancelante, elle est simple... il faut la supprimer !

 

Emmanuel Schafroth