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Fusions et acquisitions : les raisons du boom

Fusions acquisitions : ça redémarre

Les rachats d’entreprises repartent en flèche cette année. Pourquoi une telle frénésie ?

Les financiers appellent cela « fusacq » ou encore « M&A », abréviation de l’anglais « mergers & acquisitions ». Toujours est-il que les fusions-acquisitions d’entreprises se multiplient ces derniers mois. Au premier trimestre 2014, les opérations de rapprochements d’entreprises étaient en hausse de 32% au niveau mondial par rapport à la même période de l’année précédente, et même de 56% aux Etats-Unis, l’Europe enregistrant une hausse plus modeste de 19%. C’est dans les secteurs des télécommunications et de la pharmacie que la hausse a été particulièrement forte, mais les opérations affluent dans tous les secteur.

 

Reprise des opérations dans le monde... et aussien France
La France est d’ailleurs un des pays qui ont montré une activité importante depuis le début de l’année, notamment à travers deux opérations très remarquées : l’offre de General Electric sur Alstom et la bataille pour le contrôle de SFR entre Bouygues et Numericable, ce dernier l’emportant avec une offre valorisée à quelque 17 milliards d’euros, avant d’avaler ses jours-ci Virgin Mobile pour 325 millions d’euros supplémentaires. Mais bien d’autres opérations ont été lancées depuis le début de l’année, comme le rapprochement entre le cimentier français Lafarge et son homologue suisse Holcim ou encore celui des deux sociétés de services informatiques Sopra et Steria ou le rachat de Bull par Atos, qui souhaitait justement mettre la main sur...Steria.
Comment expliquer cette fièvre acheteuse ? Tout d’abord parce que la reprise économique a pointé le bout de son nez aux Etats-Unis, assez nettement, et aussi plus discrètement en Europe, où l’on compte beaucoup sur la Banque centrale européenne (BCE) pour soutenir l’économie dans les mois à venir. C’est donc une période favorable aux rapprochements : quand la conjoncture est trop mauvaise, les vendeurs refusent de céder leur entreprise à vil prix, quand la conjoncture est trop bonne, ce sont normalement les acheteurs qui calment le jeu en refusant de payer trop cher, même si ce principe n’a pas nécessairement bien fonctionné en 2007, lors du précédent haut de cycle.

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Beaucoup de sociétés à vendre et beaucoup de cash à investir
Le marché des fusions-acquisitions est aussi soutenu par le comportement des sociétés spécialisées dans le capital-investissement, c’est-à-dire l’investissement dans des sociétés non cotées. Ces financiers investissent dans de sociétés pour une durée déterminée, souvent de 5 à 7 ans. En effet, ils gèrent des fonds dont le capital leur a été apporté par des grands investisseurs, à qui ils doivent rendre le fruit de leurs investissement à une échéance prévue à l’avance. Justement, ce marché du capital-investissement a été particulièrement actif vers 2006/2007 et l’heure est donc venue de transformer en espèces sonnantes et trébuchantes les entreprises achetées à l’époque, ce qui peut se faire par une revente à un concurrent de la société concernée, ou une introduction en Bourse. Ce n’est pas par hasard si le marché des introductions repart aussi à la hausse actuellement.
A cela s’ajoutent d’autres facteurs, dont celui-ci. A force de connaître des crises à répétition, les entreprises se sont souvent réfugiées dans des stratégies prudentes nécessitant peu d’investissement afin de générer le plus de trésorerie, et cela a souvent bien fonctionné. Les grandes entreprises américaines se retrouvent ainsi à la tête de 2.000 milliards de dollars, l’équivalent du PIB de l’Inde ou de la Russie. Elles ont donc des moyens importants pour investir et, qui plus est, ne sont pas incitées par la fiscalité américaine à rapatrier ces devises souvent détenue à l’étranger. Cela conduit parfois à des situations ubuesques, comme lorsqu’Apple, qui croule sous l’argent, en a tout de même emprunté pour payer son dividende aux actionnaires, juste dans un souci d’optimisation fiscale. Mais ce phénomène explique en partie l’intérêt des sociétés américaines pour les rachats d’acteurs étrangers.

 

Grosse fringale dans la high tech
Surtout, cet argent émis presque à volonté par les banques centrales se retrouve souvent concentré dans quelques mains, comme celles des titans d’internet qui prennent part activement au mouvement de fusions-acquisitions en cours. Facebook aligne ses milliards pour acheter de jeunes pousses avant qu’elles ne lui fassent de l’ombre, tandis que Google rachète des sociétés de technologie tous azimuts : une bonne douzaine d’acquisitions depuis le début de l’année, dans les domaines d’internet, de la téléphonie 5G, de la robotique, des satellites et même des drones solaires. Une vraie fringale !


Emmanuel Schafroth