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Le film "Les choses humaines" traduit tout le malaise du roman de Karine Tuil

Suzanne Jouannet (Mila) et Ben Attal (Alexandre Farel) le soir, dans les rues de Paris. (Photo: Copyright Jérôme Prébois / 2021 CURIOSA FILMS – FILMS SOUS INFLUENCE - GAUMONT – FRANCE 2 CINÉMA)" data-caption=""Les choses humaines" sort mercredi 1er décembre au cinéma.
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Suzanne Jouannet (Mila) et Ben Attal (Alexandre Farel) le soir, dans les rues de Paris. (Photo: Copyright Jérôme Prébois / 2021 CURIOSA FILMS – FILMS SOUS INFLUENCE - GAUMONT – FRANCE 2 CINÉMA)" data-credit="Copyright Jérôme Prébois / 2021 CURIOSA FILMS – FILMS SOUS INFLUENCE - GAUMONT – FRANCE 2 CINÉMA" data-credit-link-back="" />

CINÉMA - Un film en lien avec l’actualité, à l’heure où la parole des femmes se libère. Adapté du livre de Karine Tuil, Prix Goncourt des Lycéens en 2019, le filmLes Choses Humaines d’Yvan Attal raconte l’histoire d’un viol. Le roman installait déjà un malaise, que le film pousse à son paroxysme.

Alexandre Farel, fils de Jean Farel, un journaliste connu du grand public, et de Claire Farel, essayiste féministe, est accusé de viol sur Mila Wizman. Cette dernière est la fille du compagnon de Claire. Mais les deux protagonistes ne partagent pas la même vision de cette nuit. L’un soutient son innocence, quand l’autre affirme avoir été violée. Mais qui a raison, qui a tort?

Un récit tout en tension

Filmé en plan carré, et serré, Les Choses humaines est un film de tension. On se sent dès le début oppressé par l’histoire. C’est tout au long du film, divisé en trois parties (“Lui”, “Elle” et “30 mois après”), que l’on comprend doucement l’histoire et le déroulé de la nuit du viol. Successivement, la soirée du crime est racontée dans les yeux d’Alexandre puis de Mila. Le film se conclut sur le procès, qui dure plus d’une heure, et qui comprend un plan séquence de huit minutes. Un choix qui illustre la brutalité de l’audience, à la fois pour la victime, l’accusé et le spectateur.

Suzanne Jouannet (Mila) et Judith Chemla (son avocate) lors de la scène du procès.  (Photo: Copyright Jérôme Prébois / 2021 CURIOSA FILMS – FILMS SOUS INFLUENCE - GAUMONT – FRANCE 2 CINÉMA)
Suzanne Jouannet (Mila) et Judith Chemla (son avocate) lors de la scène du procès. (Photo: Copyright Jérôme Prébois / 2021 CURIOSA FILMS – FILMS SOUS INFLUENCE - GAUMONT – FRANCE 2 CINÉMA)

Dans le roman de Karine Tuil, la tension naît dans l’attente. On sait qu’il va se passer quelque chose, mais on ne sait pas quoi, ni quand. Le livre passe du temps à poser les personnages, et leurs personnalités. On est dérangé par les ambitions de Jean Farel et son comportement avec les femmes. On est mal à l’aise face à Claire Farel qui défend les immigrés de la “Jungle de Calais” accusés d’avoir violé des jeunes filles. On est troublé par la timidité de Mila et l’assurance d’Alexandre. Ce n’est qu’après avoir posé l’ambiance, que le coup tombe.

On sait sans savoir

Dans le film d’Yvan Attal ces mêmes malaises sont présents à l’écran, à la différence qu’on sait qu’il y a eu un viol à une soirée. Yvan Attal s’efforce de susciter de l’attachement pour les deux personnages. Alexandre est un garçon brillant, sûr de lui, promis à un avenir radieux. Mila est une jeune fille réservée, timide et blessée.

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Yvan Attal retranscrit alors le malaise du livre en amenant le spectateur à se questionner sur l’affaire. Qui est la victime, qui est l’agresseur? La réponse n’est finalement plus si évidente.

Suzanne Jouannet (Mila) et Ben Attal (Alexandre Farel) dans le métro parisien.  (Photo: Copyright Jérôme Prébois / 2021 CURIOSA FILMS – FILMS SOUS INFLUENCE - GAUMONT – FRANCE 2 CINÉMA)
Suzanne Jouannet (Mila) et Ben Attal (Alexandre Farel) dans le métro parisien. (Photo: Copyright Jérôme Prébois / 2021 CURIOSA FILMS – FILMS SOUS INFLUENCE - GAUMONT – FRANCE 2 CINÉMA)

Dans le livre le doute est aussi présent, mais c’est par le personnage de Claire Farel qu’il est le plus évident. Cette mère essayiste féministe, qui a toujours défendu la cause des femmes, se retrouve face à son fils accusé des crimes qu’elle dénonce. Le sentiment de mère, qui protège et qui croit son enfant, fait face à ses convictions de femme, de professionnelle, et de personnage public.

Le poids du procès

Karine Tuil consacre moins de temps que Yvan Attal au procès d’Alexandre Farel. Mais le résultat reste le même. Comme le disait le réalisateur sur le plateau de Quotidien, mercredi 24 novembre: “On sent la responsabilité qu’on a, quand on est dans le jury, de juger son semblable”.

“C’est très déstabilisant, car on a un avis avant de rentrer dans cette salle, puis [l’accusé] est là, on entend des choses de lui, on le voit fragile”, raconte-t-il au sujet d’une audience à laquelle il a assisté pour préparer le tournage. Une déstabilisation qui est clairement retranscrite dans le film.

On comprend la difficulté de juger un tel sujet. Lorsque l’on pense connaitre la vérité, elle est rattrapée par la réalité. Yvan Attal illustre bien ce tiraillement: on juge un crime, mais aussi un être humain. Et comme le jury, on ne ressort pas de la salle de projection, ou de l’audience, le même qu’en y entrant.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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