« Il faut sevrer l’immobilier de la drogue fiscale »
Loi Robien, loi Scellier, dispositif Malraux, loi Borloo, loi Demessine, loi Girardin, loi Pinel… Le début des années 2000 a été une décennie folle en termes de défiscalisation locative. Le principe était toujours le même. Les pouvoirs publics accordaient une ristourne fiscale alléchante aux particuliers dans le but de flécher leur épargne vers des investissements vertueux : construire des logements là où l'offre locative est insuffisante, développer des résidences de tourisme dans les campagnes, aider au décollage économique des collectivités d'outre-mer…
Parfois, le succès était au rendez-vous, à la satisfaction générale. Trop souvent, hélas, le piège s'est refermé sur des ménages qui n'avaient rien demandé. Comme des millions de Français, ils ont été démarchés par téléphone. Comme des centaines de milliers, ils ont donné suite. Et comme des dizaines de milliers, ils ont perdu beaucoup d'argent en achetant, sans même les visiter, des appartements médiocres dans des emplacements improbables.
Dans les pires des cas (Fixaniome, Lapujade…), les promoteurs ont fait faillite dans des conditions frauduleuses, laissant derrière eux des friches et des dettes. Président de la communauté urbaine de Dunkerque (Nord), devenu ministre du Logement en juillet 2023, Patrice Vergriete est peut-être l'homme qui connaît le mieux ce sujet. Il lui a consacré une thèse en 2013, alors qu'il avait déjà derrière lui une carrière bien remplie d'élu local et d'expert, à l'Agence d'u [...] Lire la suite