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Face au scandale, le plan d'action Volkswagen se fait attendre

Deux semaines après le déclenchement du scandale de la fraude aux tests anti-pollution, le temps presse pour Volkswagen, qui n'a toujours pas présenté les modalités du rappel de 11 millions de ses voitures et qui voit se multiplier les enquêtes et les plaintes à son encontre dans le monde. /Photo prise le 26 septembre 2015/REUTERS/Dado Ruvic

par Andreas Cremer et Lewis Krauskopf

BERLIN/BRUXELLES (Reuters) - Deux semaines après le déclenchement du scandale de la fraude aux tests anti-pollution, le temps presse pour Volkswagen, qui n'a toujours pas présenté les modalités du rappel de 11 millions de ses voitures et qui voit se multiplier les enquêtes et les plaintes à son encontre dans le monde.

Le groupe automobile allemand doit modifier le moteur de chacun des véhicules qu'il a équipés d'un logiciel conçu pour fausser les résultats des tests d'émissions polluantes, dont la découverte a causé la crise la plus grave de son histoire.

L'affaire a déjà fait fondre la valeur boursière de l'entreprise, elle l'a obligée à remanier sa direction et elle menace désormais d'ébranler une bonne partie du secteur automobile en faisant porter les soupçons sur la technologie diesel en général.

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Jeudi, Volkswagen a reconnu qu'il faudrait plusieurs mois pour établir avec certitude les responsabilités dans l'affaire, mais il a promis de faire connaître publiquement des "solutions" dès la semaine prochaine.

Pour les analystes, le principal écueil tient au fait qu'il sera difficile de mettre les moteurs concernés en conformité avec la réglementation sans augmenter leur consommation de carburant ou limiter leurs performances, ce qui ne manquerait pas de conduire à une multiplication des plaintes contre Volkswagen et de ternir un peu plus sa réputation.

Vendredi, le groupe a expliqué qu'il lui fallait du temps pour élaborer des solutions car celles-ci seraient différentes selon le type de motorisation et de boîte de vitesses (manuelle ou automatique).

Il prévoit d'ouvrir dans les prochains jours des sites internet dédiés dans chaque pays concerné, sur lesquels ses clients pourront entrer les coordonnées de leur véhicule pour savoir s'il est concerné ou pas.

ENQUÊTE POUR TROMPERIE EN FRANCE

La KBA, l'autorité fédérale allemande de protection de l'environnement, attend pour sa part du groupe qu'il lui soumette au plus tard mercredi, le 7 octobre, un plan détaillé assurant que tous ses moteurs diesel respecteront les normes en vigueur.

En Bourse, l'action Volkswagen a encore perdu 4,29% en fin de séance à 92,36 euros, après avoir touché en séance son plus bas niveau depuis quatre ans à 90,70. En deux semaines, la capitalisation boursière du groupe a chuté de plus de 42%.

Les ennuis judiciaires du groupe, eux, continuent de s'amonceler: le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour tromperie aggravée s'agissant d'une marchandise dangereuse pour la santé de l'homme, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Cette procédure s'ajoute aux investigations de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et aux plaintes déposées par des propriétaires de voitures et une association de défense de l'environnement.

Aux Etats-Unis, où la justice fédérale a ouvert une enquête au pénal dès le 21 septembre, les procureurs de 30 Etats américains se sont entendus pour coordonner leurs investigations sur la marque, a annoncé vendredi l'"attorney general" de New York, Eric Schneiderman.

Le président de la filiale américaine du groupe allemand, Michael Horn, est lui convoqué jeudi prochain, 8 octobre, devant une commission du Congrès à Washington.

Par ailleurs, l'Agence de protection de l'environnement (EPA) enquête aussi sur des modèles diesels de BMW, Chrysler, General Motors, Land Rover et Mercedes-Benz pour tenter de déterminer si ces constructeurs ont eu recours aux mêmes pratiques que Volkswagen, a rapporté vendredi le Financial Times.

LE RISQUE DE DURCISSEMENT DES RÈGLES INQUIÈTE LE SECTEUR

L'affaire et ses multiples ramifications pourraient conduire les autorités européennes à durcir la réglementation en matière de véhicules diesels, qui représentent près de la moitié des ventes sur le Vieux Continent.

Dans une lettre en date du 29 septembre adressée au conseil des ministres de l'Union, l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) a déclaré qu'il lui faudrait jusqu'en 2019 pour mettre en application de nouvelles règles sur les émissions polluantes.

"Il faut éviter les mesures susceptibles de fragiliser la compétitivité de notre secteur qui représente 12,1 millions d'emplois en Europe", dit la lettre, signée par Carlos Ghosn, président de l'ACEA.

Les constructeurs semblent pouvoir compter sur de solides soutiens en Allemagne, où ils emploient plus de 750.000 personnes.

Le vice-chancelier Sigmar Gabriel, qui a un temps siégé au conseil de surveillance de Volkswagen, a ainsi déclaré vendredi que les enquêtes en cours ne devaient pas se transformer en chasse aux sorcières dirigée contre l'ensemble du secteur.

Pour Philippe Lamberts, co-président du groupe écologiste au Parlement européen, le secteur automobile doit bel et bien changer d'attitude.

"Il devraient se taire et faire avec. Ce n'est pas une question de profit: c'est une question de santé publique, c'est une question de droit", a-t-il dit à Reuters.

(avec Alexandria Sage à San Francisco, Tom Bergin à Londres, Philip Blenkinsop à Bruxelles, Tom Kaeckenhoff et Kirsti Knolle à Francfort, Chine Labbé à Paris; Marc Angrand pour le service français)