Publicité
La bourse est fermée
  • CAC 40

    8 088,24
    +71,59 (+0,89 %)
     
  • Euro Stoxx 50

    5 006,85
    +67,84 (+1,37 %)
     
  • Dow Jones

    38 314,19
    +228,39 (+0,60 %)
     
  • EUR/USD

    1,0701
    -0,0032 (-0,30 %)
     
  • Gold future

    2 350,00
    +7,50 (+0,32 %)
     
  • Bitcoin EUR

    59 882,62
    -644,84 (-1,07 %)
     
  • CMC Crypto 200

    1 331,80
    -64,74 (-4,64 %)
     
  • Pétrole WTI

    83,90
    +0,33 (+0,39 %)
     
  • DAX

    18 161,01
    +243,73 (+1,36 %)
     
  • FTSE 100

    8 139,83
    +60,97 (+0,75 %)
     
  • Nasdaq

    15 936,30
    +324,54 (+2,08 %)
     
  • S&P 500

    5 107,84
    +59,42 (+1,18 %)
     
  • Nikkei 225

    37 934,76
    +306,28 (+0,81 %)
     
  • HANG SENG

    17 651,15
    +366,61 (+2,12 %)
     
  • GBP/USD

    1,2498
    -0,0013 (-0,10 %)
     

DSK peut-il réussir dans son nouveau métier ?

Passer de la politique à la finance, est-ce si facile ? L'avenir de DSK nous le dira.

Entre la politique et lui, c'est fini ! Si Nicolas Sarkozy prépare déjà son retour pour 2017, celui qui aurait pu être son adversaire à la présidentielle s'il ne pas s'était pris les pieds dans le tapis d'un hôtel new-yorkais, j'ai nommé Dominique Strauss-Kahn, semble définitivement passé à d'autres ambitions. En septembre dernier, on apprenait qu'il était devenu banquier d'affaires. En fait, il a été invité par le financier Thierry Leyne à présider sa société de droit luxembourgeois, dénommée Anatevka, cotée depuis mars 2013 sur le marché libre d'Euronext Paris. Pour l'occasion, la société a été rebaptisée Leyne, Strauss Kahn & Partners (LSK) : elle est toujours contrôlée à 40% par Thierry Leyne et Dominique Strauss-Kahn y détient une participation minoritaire de 7%.

 

Une association assez improbable

Thierry Leyne n'est pas un inconnu dans le monde de la finance. Il a créé plusieurs sociétés dans le secteur, notamment un notamment un premiers courtiers en ligne, Axfin, dont le contrôle a été vendu à l'allemand Consors en 1999. Nous sommes alors en pleine bulle financière autour des valeurs liés à internet et Axfin étant cotée en bourse, Thierry Leyne fait une plus-value importante sur la vente de ces titres, plus-value qu'il investira dans un achat immobilier à Deauville, à deux pas du célèbre hôtel Normandy. Voilà qui donnera le nom de sa société d'investissement : la Compagnie financière de Deauville, ensuite rebaptisée Assya Compagnie Financière et aujourd'hui filiale de LSK. Des changements de dénomination qui ne jouent pas en faveur d'une grande transparence, surtout que les différentes sociétés de Thierry Leyne, étant cotées sur un marché peu réglementé, n'ont guère d'obligations en matière de communication.

PUBLICITÉ

 

De la politique à la banque d'affaires, de la banque d'affaires à la gestion financière

En invitant DSK à son tour de table, le principal actionnaire de LSK a sûrement réussi une belle opération médiatique. Et après tout, on voyait assez bien l'ancien homme politique en banquier d'affaires, un métier où le carnet d'adresses est un atout majeur. Mais voilà que DSK se voit propulsé dans un autre rôle, celui de gérant d'un hedge fund, autrement dit d'un de ces fonds d'investissement souvent logés dans des paradis fiscaux et volontiers décriés en France pour leur côté spéculatif. Le fonds DSK Global Investment sera, lui, enregistré au Luxembourg et fondera ses décisions d'investissements sur les vues macroéconomiques. LSK fonde sur ce produit des ambitions très élevées, puisqu'elle souhaite collecter pas moins de 2 milliards de dollars ! Le souci étant que DSK ne peut pas vraiment revendiquer d'expérience de la gestion d'un fonds et que ce métier est assez différent de celui d'économiste où il est censé exceller. En 1998, une crise financière de grande ampleur avait découlé de la quasi-faillite du hedge fund LTCM, aux manettes duquel se trouvaient pourtant deux prix Nobel d'économie, Robert Merton et Myron Scholes.

 

Une reconversion tout sauf évidente

La vision macroéconomique est une chose, la tyrannie des cours de bourse en est une autre. Et la reconversion de DSK en gérant de fonds ne s'annonce pas si simple, d'autant que certains esprits taquins se souviendront d'un certain rapport du Fonds monétaire international publié le 15 février 2011, lorsque DSK en était le directeur général. A grand renfort de statistiques, le texte félicitait la Libye du colonel Kadhafi pour sa bonne gestion budgétaire, au moment même où débutaient les émeutes qui allaient faire chuter le dictateur et plonger le pays dans le chaos. En matière de vision macroéconomique, on a vu mieux ! Une chose est sûre, ce sont les performances financières du fonds qui permettront ou non son succès.

 

Emmanuel Schafroth