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TOUT COMPRENDRE - Pourquoi la tension monte à nouveau à Jérusalem

Des tensions éclatent ces dernières semaines à Jérusalem où les affrontements entre Palestiniens et Israéliens donnent un tour particulièrement préoccupant à la situation.

Policiers, nationalistes israéliens et Palestiniens se déchirent depuis plusieurs semaines sous le regard inquiet de la communauté internationale à Jérusalem. Avec en toile de fond un conflit de moins en moins larvé et de plus en plus direct dans la Vieille Ville. La montée en tension est la plus préoccupante que cette région du Proche-Orient ait connu depuis des années.

• Comment s'est déroulée l'escalade des derniers jours?

Ce lundi, 520 Palestiniens, selon des chiffres du Croissant-Rouge, ont été blessés sur l'esplanade des Mosquées - troisième lieu saint de l'islam, aussi appelé Mont du Temple par les juifs - à Jérusalem par la police israélienne, qui a dénombré quant à elle neuf agents touchés dans ses rangs. Ce bilan découle d'un assaut, décrit notamment par le correspondant du Figaro, lancé pour déloger les personnes repliées dans la mosquée al-Aqsa à coup de balles de caoutchouc, lacrymogènes et grenades assourdissantes. Les Palestiniens - qui ont répondu aux policiers par des jets de projectiles - entendaient prier en cette fin de ramadan mais leur mobilisation était de surcroît échauffée par la colère à l'idée de voir arriver une procession de nationalistes israéliens.

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De leur côté, les autorités du Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans l'enclave palestinienne, ont fait état de 22 morts, dans les frappes israéliennes menées en riposte à des salves de roquettes tirées depuis l'enclave palestinienne.

"Nous sommes dans la phase initiale de notre riposte contre des cibles militaires à Gaza", a prévenu mardi matin le porte-parole de l'armée israélienne Jonathan Conricus.

L'armée israélienne a frappé 130 cibles militaires, appartenant pour la plupart au Hamas.

• Sheikh Jarrah, quartier au cœur des tensions

Un autre événement pèse lourd dans la montée des tensions, c'est l'actualité du quartier hiérosolymitain de Sheikh Jarrah. Le 3 mai déjà, des heurts s'y sont produits entre les Palestiniens de ce secteur oriental de la ville et israéliens.

L'endroit est au centre d'un litige profond et vieux de plusieurs décennies et qui semble sur le point de se résoudre au détriment des habitants arabes. Plusieurs familles de ce quartier historiquement palestinien sont en effet menacées d'éviction de leurs logements après des années de litige avec des familles israéliennes désireuses de s'installer sur place, estimant que ce quartier était habité par des juifs avant 1948 et l'occupation jordanienne.

La Cour suprême devait trancher l'affaire dimanche mais le rendez-vous a été repoussé dans un espace de "trente jours", comme l'a relevé L'Express, au vu des tensions. Le danger est d'autant plus palpable et immédiat pour les locaux palestiniens que le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en difficulté à la fois sur le plan politique et judiciaire, s'aligne de plus en plus sur l'extrême droite, et se rapproche notamment d'Itamar Ben Gvir, selon l'analyse du Washington Post.

Ce député et leader du parti Force juive est partie prenante du contentieux. Lundi, il a ainsi rendu visite aux habitants des implantations juives du quartier, avant de se lancer dans de véhémentes diatribes à l'adresse des habitants arabes, à l'abri d'un cordon de policiers armés, comme l'a précisé ici Le Figaro.

• Quel rôle joue ici le Hamas?

Lundi, depuis la bande de Gaza, à l'Ouest, le groupe islamiste, jugé terroriste par l'Union européenne et Israël, a d'abord menacé de viser Israël et Jérusalem (distante cependant de 80 kilomètres) de ses roquettes si les forces israéliennes ne quittaient pas l'esplanade des Mosquées - ou Mont du Temple pour les Israéliens. Il dénonçait aussi leur présence à Sheikh Jarrah, quartier palestinien de Jérusalem-Est. Le Hamas a plus tard mis ses menaces à exécution, projettant plus de cent roquettes.

En retour, l'aviation israélienne a mené 130 frappes, évoquant après coup des cibles appartenant "principalement au Hamas". Celui-ci a indiqué via son ministère de la Santé que, parmi les 20 morts, se trouvaient neuf enfants. Ce mardi cependant, le groupe Jihad islamique, seconde milice islamiste de Gaza, a confirmé la mort de deux de ses hauts-gradés.

• Quel est le climat politique parmi les Palestiniens?

Du côté israélien comme palestinien, le climat politique local joue un rôle important dans les calculs des uns et des autres. En effet, à la fin du mois d'avril, Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne a officialisé le report d'un scrutin qui devait être le premier en quinze ans pour ses concitoyens.

Il a attribué la responsabilité de ce délai à un désaccord avec les Israéliens autour du dispositif qui aurait permis aux habitants de Jérusalem-Est de voter. Toutefois, les observateurs de la vie publique ont également noté que la mauvaise passe qu'il traverse avait pu jouer à plein: Mahmoud Abbas est largement décroché dans les sondages.

• Que fait la communauté internationale?

L'avenir immédiat du Proche-orient paraît toujours instable ce mardi. Dans la foulée des tirs de roquettes, Benjamin Netanyahu a pris une pose martiale: "Israël réagira avec force (...), celui qui attaque paiera le prix fort. Je vous le dis, citoyens d'Israël, le conflit actuel pourrait durer un certain temps".

"La flambée de violence significative en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, ainsi qu'à Gaza et dans ses environs, doit cesser immédiatement", a déclaré quant à lui Josep Borrell, porte-parole du chef de la diplomatie de l'Union européenne cité ici par L'Express. Le secrétariat général de l'ONU a lui plaidé pour qu'Israël cesse "les démolitions et les expulsions".

Mais la communauté internationale en est réduite une nouvelle fois à exercer une sorte de ministère de la parole, car si Anthony Blinken, secrétaire d'Etat du président américain Joe Biden, a appelé lundi à la "désescalade", les Etats-Unis bloquent pour le moment toute déclaration commune des Nations-Unies.

Article original publié sur BFMTV.com

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