Comment Carlos Ghosn a organisé sa nouvelle vie au Liban
Jeudi 29 octobre, 11 heures du matin. L'université Saint-Esprit de Kaslik, du nom de la communauté monastique qui l'a créée et qui la gère, semble endormie sous le soleil encore chaud de l'automne libanais. La journée est fériée, les étudiants ont déserté ce vaste campus verdoyant situé à 18 kilomètres au nord de Beyrouth. Un peu plus bas, on aperçoit la mer. Au troisième étage d'un bâtiment ocre, le père Talal, recteur de l'université également appelée Usek, attend comme tous les jeudis un visiteur de marque avec lequel il collabore depuis plusieurs mois, Carlos Ghosn. L'ancien patron de Renault et Nissan est ponctuel. Il arrive détendu, en bras de chemise, escorté d'un garde du corps qui se poste à l'entrée du bâtiment. Sa réunion avec le recteur dure une dizaine de minutes. Il rejoint ensuite son bureau du rez-de-chaussée, dans lequel il enchaîne les échanges avec les équipes de l'université. Formation au management, apprentissage des nouvelles technologies, suivi de start-up, Carlos Ghosn écoute, questionne, conseille…
"
C'est un peu la naissance de la Carlos Ghosn school of management
"
Le cycle "Business stratégies et performances" qui se déroulera entre mars et mai 2021 mobilise une grande partie de son énergie. "C'est un peu la naissance de la Carlos Ghosn school of management", assure malicieusement son complice et avocat Carlos Abou Jaoude. "C'est un programme très pragmatique, ce n'est pas un cours académique, précise l'homme d'affaires. Il est destiné à des dirig...