Yahoo Finance Bayrou dit avoir "le sentiment que personne ne protège" les policiers
Après le meurtre du policier Eric Masson à Avignon (Vaucluse) le 5 mai, qui a suivi l'assassinat de l'agente administrative Stéphanie Monfermé au commissariat de Rambouillet (Yvelines) le 23 avril, les syndicats policiers ont lancé un appel à se rassembler ce mercredi devant l'Assemblée nationale entre 13 heures et 15 heures.
Un rassemblement auquel de nombreuses personnalités politiques participeront, et notamment le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Invité de BFMTV-RMC ce mardi, le Haut-Commissaire au Plan François Bayrou a indiqué qu'il était "possible" qu'il s'y rende également.
"Les policiers nous protègent"
Le président du MoDem souligne le caractère "inédit" de la présence d'un ministre de l'Intérieur à un tel rassemblement.
"C'est probablement qu'il veut exprimer quelque chose et on voit bien ce qu'il veut exprimer, ce que nous avons tous besoin d'exprimer, tous les parlementaires qui seront là au contact des policiers: les policiers nous protègent et on a le sentiment que personne ne les protège eux", a estimé le maire de Pau.
"Le nombre d'interpellations, le nombre de réflexions qui sont faites, le nombre de mises en cause, le ciblage, le fait qu'ils ont l'impression qu'entre justice et police les choses ne vont pas dans le même sens et que celui que vous arrêtez la veille vous le retrouvez le lendemain... Cette rupture de la société, nous en sommes tous responsables et nous en sommes tous comptables et donc il faut que nous ayons le courage de l'assumer", a-t-il poursuivi.
"Une société profondément déstabilisée"
Pour François Bayrou, "nous sommes dans une société qui est profondément déstabilisée et l'État n'a pas changé, renouvelé ses pratiques. L'État n'a pas trouvé les voies, les moyens, l'organisation nécessaires pour faire face" à ces changements.
"Ça fait trente ans que cette dégradation est en cours, trente ans que toutes vos émissions ou à peu près commencent sur des sujets de cet ordre, donc la réflexion que nous devons avoir, c'est est-ce qu'on peut trouver une organisation qui fasse que l'État soit présent et respecté", a-t-il ajouté.
"Ça se joue aussi sur vos plateaux, la manière dont assez souvent les images qui ont été publiées à longueur de semaines et de mois donne le sentiment que la police est dans un rapport de brutalité avec les citoyens et ce n'est pas vrai, ils essaient de maintenir l'ordre que ceux qu'ils ont en face d'eux tentent de détruire", a insisté François Bayrou.
