Béton sous haute surveillance
Le documentaire diffusé sur France 5, dimanche 5 décembre à 20h55, fruit d’un travail d’an et demi raconte « l’envers du béton ». On y apprend que ce matériaux, clé de voute du siècle passé, réputé pour sa solidité éternelle se désagrège lentement. Sans compter sur son recyclage à l’origine d’immenses dégâts écologiques.
Italie, Gênes, 14 août 2018. Ce jour-là en fin de matinée, un tronçon du viaduc autoroutier Morandi s’effondrait. Le bilan fut effroyable : 38 véhicules écrasés, 43 morts et 16 blessées. Le pont mis en service cinquante ans plus tôt avait été conçu grâce à la technologie du béton précontraint. Des câbles d’aciers introduits dans le béton et tendus au maximum. Mais la technologie présente des failles : si un câble a une corrosion, c’est alors toute la structure qui est en danger. Cette catastrophe interpelle sur l’état de nos ouvrages en béton. Et si cela pouvait arriver en France ? Qu’en est-il de la solidité de nos ponts ? Peut-on faire confiance à ce matériau vanté durant des décennies ? C’est le point de départ d’une enquête signée Frédéric Biamonti et Alain Duval.
On comprend les coulisses d’une fabrique à immeubles, édifices érigés en temps records en France, qu’on croyait indestructibles, qui se fissurent désormais sous les yeux ébahis de leurs habitants qui peinent à alerter les pouvoirs publics. Des immeubles, mais également ponts, rambardes, balcons… On repense à la catastrophe d’Angers en 2016. Un balcon tombé net, entraînant dans sa chute de 18 jeunes. Quatre d’entre eux en sont morts. Le béton, ce composite au mélange disparate : un assemblage de granulats, sable gravier, eau, et un liant qu’est le ciment. Un matériau en mouvement, qui vieillit, soumis aux aléas du climat et à l’humidité.