« Il est l'heure de retrouver notre liberté » : au Venezuela, l'opposition unie veut « débrancher » Nicolás Maduro
REPORTAGE - Face à un pouvoir à bout de souffle et une économie à l’arrêt, Maria Corina Machado et le candidat à l’élection présidentielle Edmundo González Urrutia ont fait renaître un espoir populaire exprimé massivement ce jeudi à Caracas. Mais les vieilles ficelles et « l’ingénierie électorale » du président Maduro rendent la route du pouvoir encore sinueuse pour l’opposition.
Le petit bus à étage transportant María Corina Machado et Edmundo González Urrutia a mis plus de quatre heures pour parcourir six kilomètres et fendre une foule massive, populaire, colorée, joyeuse et bruyante. Ce jeudi 4 juillet à Caracas (Venezuela), ils étaient nombreux à avoir quitté le travail plus tôt, certains sacrifiant une partie de leur salaire, pour soutenir le ticket de l’opposition qui se présente face au président autoritaire Nicolás Maduro. « Nous n’avons plus peur et plus rien à perdre. Nous avons retrouvé l’espérance. Il est l’heure de reprendre notre destin en main », s’enthousiasmait Yeledy Escalona, 45 ans, qui a rejoint pour la première fois un mouvement politique. « Cette force ne peut être arrêtée. C’est bien plus qu’une campagne électorale, c’est un sentiment profond pour la liberté du Venezuela, Libertad, libertad ! », a clamé María Corina Machado devant ses supporters qui éclairaient la nuit de la torche de leur smartphone. « Aujourd’hui commencent la renaissance de l’espoir et le chemin du changement pour le Venezuela », a poursuivi son binôme Urrutia, portant le maillot de football de l’équipe nationale de football.
Maria Corina Machado à droite, en blanc. Edmundo González Urrutia à gauche, en rouge. Crédit: Maxime Hanssen / Challenges
À l’autre bout de la ville, l’héritier d’Hugo Chávez (1999-2013), qui brigue un troisième mandat après 11 ans au pouvoir, lançait lui aussi sa campagne présidentielle. « Une nouvelle ère miraculeuse et bénie s’ouvre, et nous allons connaître le Venezuela de la prospérité et du bien-être ! », a-t-il affirmé devant ses partisans. Une partie d’entre eux ont été affrétés par le pouvoir. Une cinquantaine de bus étaient garés à proximité du palais présidentiel, a pu constater Challenges.
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