Yahoo Finance 71% des lycéens craignent un bac "dévalué" à cause de la situation sanitaire
À trois mois des épreuves du baccalauréat, et après une nouvelle année scolaire perturbée par l'épidémie de Covid-19, les lycéens redoutent d'obtenir un diplôme au rabais en raison de la crise sanitaire et de son incidence sur les conditions d’enseignement. 71% d'entre eux estiment que les candidats de cette année auront un bac dévalué, selon un sondage Ifop, mené à la demande la MAIF, et publié dans Le Monde ce mardi matin.
Un avis partagé par 77% des parents d'élèves interrogés, et 79% de la population générale.
La perspective du contrôle continu, à nouveau
L'idée que le baccalauréat est de moins en moins difficile, est "donné", est une opinion régulièrement partagée. 61% des parents d'élèves, et de la population générale, déclarent ainsi que le baccalauréat est "plutôt moins difficile" qu'il y a une génération. Et les circonstances récentes dans lesquelles cet examen s'est déroulé alimentent cette vision.
En 2020, le baccalauréat s'était déroulé en totalité en contrôle continu, à cause de l'épidémie de Covid-19, avec des jurys d'harmonisation. Le taux de réussite à l'examen avait été particulièrement élevé, avec 91,5% de nouveaux bacheliers, avant même l'épreuve de rattrapage, 95% après. Pour rappel, le pourcentage final de nouveaux bacheliers était de 88,1% en 2019, de 88,3% en 2018, ce qui peut donner l'impression que ce diplôme de fin d'études a été accordé très largement, lui faisant perdre de la valeur.
Pour cette année, les épreuves de spécialité, prévues en mars, ont déjà été annulées, pour être passées en contrôle continu, tout comme les épreuves d'évaluation communes des élèves des classes de Première et Terminale. Pour l'instant, seuls l'épreuve de philosophie et le grand oral sont maintenus tels que prévus.
Le bac a toujours une place importante
Toutefois, le baccalauréat reste un diplôme très important pour les lycéens, il est ainsi "indispensable", pour 57% des élèves interrogés, un taux qui grimpe à 75% chez les adolescents vivant en banlieue populaire. Pour 73% des lycéens interrogés, il constitue un atout sur le marché du travail, voire est obligatoire pour obtenir un emploi selon 59% des élèves sondés.
31% souhaitent toutefois supprimer ce diplôme, dont 48% des élèves scolarisés en REP (Réseaux d'Éducation Prioritaire), soit dans les quartiers présentant des difficultés sociales. "C’est surtout une manière, pour les jeunes les moins favorisés, d’exprimer leur désaveu pour un système de sélection qui ne leur est pas favorable", explique au Monde, François Kraus, directeur du pôle politique de l’IFOP.
Enfin, malgré la situation actuelle, 71% des lycéens interrogés se disent optimistes en pensant à leur avenir.
Ce sondage a été réalisé avec un échantillon de 1003 personnes, représentatif de la population lycéenne âgée de 15 ans et plus, et 1020 personnes, représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon des personnes interrogées a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, type d’enseignement, filière, niveau, secteur, académie, profession). Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 12 au 17 février (échantillon lycéens) et du 16 au 17 février 2021 (échantillon grand public).
