Édouard Grimond sur les défis environnementaux de l’immobilier : « Il faut construire la ville sur la ville »
Quelles sont les tendances récentes en matière de transformation du parc tertiaire ?
Ce parc est assez important en France, particulièrement en Île-de-France et dans les grandes métropoles. Plusieurs centaines de milliers de mètres carrés sont disponibles, une vacance que l’on peut attribuer à deux facteurs : d’abord, un changement radical et rapide des modes de travail depuis la pandémie, qui a poussé les entreprises à repenser l’occupation de leurs espaces ; ensuite, des locaux rendus obsolètes par les normes évolutives sur la performance énergétique des bâtiments. Par exemple, l’objectif ZAN [zéro artificialisation nette] implique de limiter autant que possible la consommation de nouveaux espaces. Il va donc falloir travailler sur l’existant en le rénovant, en le transformant.
Quels sont les freins à cette transformation ?
Le premier a trait aux règles juridiques dans l’urbanisme. Le droit de la construction est contraignant, la nature même des autorisations demandées est lourde, comme le permis de construire ou la règle de la majorité dans une copropriété, souvent bloquante pour un changement d’usage.
Ensuite, le facteur économique peut freiner les professionnels du bâtiment : transformer un immeuble de bureaux en logements peut se révéler plus coûteux que de raser et reconstruire !
Il y a aussi une dimension géographique à ne pas négliger : les immeubles de bureaux se trouvent parfois en périphérie, au cœur de zones d’activité non résidentielles, mal desserv...