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S&P dégrade la note de la France, Hollande garde son cap

Standard & Poor's a abaissé la note souveraine de la France à AA contre AA+, tout en relevant sa perspective de négative à stable. /Photo prise le 8 novembre 2013/REUTERS/Jacky Naegelen

PARIS (Reuters) - François Hollande s'est dit déterminé à faire autant d'économies budgétaires que possible sans mettre en cause les services publics et le modèle social français après l'annonce vendredi d'une baisse d'un cran de la note souveraine de la France par Standard & Poor's.

L'agence de notation, qui avait été la première à priver la France de son triple A en janvier 2012, a abaissé sa note à long terme de AA+ à AA.

Elle estime les réformes engagées par l'exécutif insuffisantes pour améliorer le potentiel de croissance et consolider le redressement des finances publiques, un jugement que conteste par l'exécutif.

La politique économique du gouvernement est la seule qui puisse assurer la crédibilité dont jouit la France sur les marchés financiers tout en assurant la cohésion nationale et sociale, a déclaré le chef de l'Etat lors d'une allocution à la Banque mondiale à Paris, sans toutefois se référer explicitement à la décision de S&P.

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Le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, avait auparavant regretté la décision de S&P tout en déplorant des jugements "critiques et inexacts".

Soulignant que la signature de la France est "bonne" et qu'elle "n'avait jamais emprunté à des taux si bas", le Premier ministre a lui aussi déploré les jugements de l'agence sur les réformes engagées par le gouvernement.

"Je trouve que les jugements portés sur les réformes ne sont pas exacts et qu'ils sont exagérément critiques", a déclaré Jean-Marc Ayrault au micro de France Bleue Provence.

LES RÉFORMES MINÉES PAR LE CHÔMAGE

"Nous estimons que les réformes engagées dans les domaines de la fiscalité, du secteur des biens et services et du marché du travail n'amélioreront pas sensiblement les perspectives de croissance de la France à moyen terme", a expliqué S&P dans un communiqué.

Elle s'inquiète de la persistance d'un chômage élevé qui, selon elle, "affaiblit le soutien populaire en faveur de nouvelles mesures d'envergure en matière de politique budgétaire et de réformes structurelles".

Et S&P d'ajouter que "la faible croissance économique limite la capacité du gouvernement à consolider le redressement des finances publiques".

L'agence a toutefois assorti la nouvelle note d'une perspective stable, reflétant la volonté du gouvernement à tenir la dette publique dont elle s'attend à ce qu'elle culmine à 86% du produit intérieur brut (PIB) en termes nets en 2015.

Cette perspective stable implique que la probabilité d'un nouveau changement de la note de la France - relèvement ou abaissement - est inférieure au tiers dans les deux ans, précise S&P.

"Le gouvernement a mis en oeuvre au cours des dix-huit mois écoulés des réformes d'envergure pour redresser l'économie du pays, ses finances publiques, et sa compétitivité, grâce à une méthode fondée sur l'écoute et le dialogue", a souligné quant à lui Pierre Moscovici dans un communiqué.

Pour Philippe Waechter, chef économiste chez Natixis Asset Management, "le gouvernement considère que la crise est cyclique, alors que S&P y voit des problèmes structurels, et juge insuffisantes les mesures prises jusqu'à maintenant".

"Je ne crois pas qu'il y aura un impact dramatique sur la dette française à court terme, car S&P n'est pas alarmiste et la perspective est stable", ajoute-t-il.

Le rendement des titres de dette française, qui reflète les taux auxquels le pays emprunte, est resté proche vendredi de 2,2% sur une échéance de 10 ans, dans un environnement de liquidités toujours très abondantes.

PARIS DÉTERMINÉ À TENIR LES DÉFICITS

Pierre Moscovici a réaffirmé la détermination du gouvernement "à poursuivre le chemin engagé dans le sens de la réduction des déficits publics, du rétablissement de la compétitivité et du soutien à la croissance et l'emploi".

La France a relevé sa prévision de déficit public pour l'an prochain à 3,6% du PIB pour tenir compte d'un exercice 2013 nettement moins bon que prévu sur le plan budgétaire du fait de prévisions de recettes fiscales optimistes et de coûts imprévus. Cette année, le déficit s'élèverait à 4,1% du PIB, après 4,8% du PIB fin 2012.

La semaine prochaine, la Commission européenne donnera son avis sur le budget français comme sur ceux des 12 autres pays de la zone euro qui ne bénéficient pas de plan de sauvetage.

Elle n'a pour l'instant pas retenu les assurances non documentées par Paris sur le redressement des comptes publics en 2015, pour s'en tenir à une projection à politique inchangée qui voit le déficit public à 3,7% du PIB, loin de l'objectif de 3% fixé à cette date.

L'annonce de la dégradation par S&P est intervenue sur fond de publication d'indicateurs négatif pour l'économie française qui font redouter à certains économistes une contraction de l'activité au troisième trimestre après l'embellie du printemps. ()

Les données sur l'évolution du PIB pour la période de juillet à septembre seront publiées le 14 novembre.

Après la dégradation par S&P, la dette à long terme de la France demeure notée Aa1 par l'agence Moody's qui l'avait privée de son triple A en novembre 2012 et qui a assorti sa nouvelle évaluation d'une perspective négative.

Fitch Ratings a elle aussi abaissé d'un cran la note souveraine de la France en juillet 2013 pour la ramener de AAA à AA+, accompagnée d'une perspective stable.

Marc Joanny avec service France, édité par Yves Clarisse