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« J’ai peur de perdre mon job »

REPORTAGE « 20 Minutes » est allé prendre le pouls d'un continent en crise. Aujourd'hui, la Grèce

En tirant un as dans la pile de cartes, Helen s'exclame : « J'ai de la chance ! » Et puis, la jeune fille de 20 ans lève la tête vers l'amphithéâtre, aperçoit le panneau « Grève » et se ravise. « En fait, non, je n'ai pas de chance… » Comme ses camarades de jeu, Helen est étudiante depuis deux ans à l'école des fonctionnaires grecs. « J'avais choisi cette voie pour la sécurité de l'emploi… » Mauvaise pioche. Ce matin-là, au lieu de jouer aux cartes à la cafétéria, Helen devrait soit préparer des banderoles pour la manifestation de l'après-midi, soit réviser l'examen de comptabilité à venir. « A quoi ça sert de réviser ? On a tous décidé de changer de voie… Pareil pour la manif. De toute façon, le gouvernement grec ne décide plus de rien… »

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« Vous feriez comment pour vivre avec 600 € ? »Au bord de la faillite, la patrie hellène est contrainte par la communauté internationale de faire des économies. Et c'est le secteur public qu'elle a choisi de purger prioritairement. Au début, elle a supprimé les primes des fonctionnaires. Puis, elle a baissé les pensions de retraite. Enfin, elle a réduit les salaires. Contrôleur à la société grecque des chemins de fer, Sotiris, 39 ans, n'a plus que 600 € de revenus mensuels. Sur le quai de la gare de Larissa, quand on lui demande comment il se débrouille pour vivre, il attaque l'absurdité de la question : « Et vous ? Vous feriez comment pour vivre avec 600 € ? »

Sotiris n'a pas pris de vacances depuis trois ans. Il ne va plus au cinéma. Ne sort plus avec ses amis. Cela lui a permis de payer les leçons de football que réclamait son fils. Tout en accrochant les prévisions de trafic du lendemain, Katarina, sa collègue de 33 ans, baisse les yeux. « Moi, je suis retournée vivre chez mes parents en banlieue, finit-elle par confesser. Je ne pouvais plus payer le loyer (...) Lire la suite sur 20minutes.fr

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