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La tragédie de Baltimore souligne le rôle crucial des travailleurs immigrés aux Etats-Unis

Hommage aux victimes de l'effondrement du pont le 29 mars 2024, à Baltimore aux Etats-Unis (Mandel NGAN)
Hommage aux victimes de l'effondrement du pont le 29 mars 2024, à Baltimore aux Etats-Unis (Mandel NGAN)

La mort d'ouvriers latino-américains qui travaillaient sur un pont de Baltimore au moment où il s'est effondré, percuté par un porte-conteneurs, est venue rappeler le rôle crucial des travailleurs immigrés aux Etats-Unis.

Elle contraste également avec les discours anti-immigration de responsables politiques comme Donald Trump, en pleine année électorale.

"Les immigrés viennent pour les métiers que les Américains ne veulent pas faire", dit Luis Vega, activiste et ancien ouvrier du bâtiment. "Qui veut laver les chambres d'hôtel? Qui veut travailler sous le soleil? Et dans les champs?"

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Une équipe de huit ouvriers, tous immigrés latino-américains du Mexique, Honduras, Salvador ou du Guatemala travaillaient de nuit à la réparation de la chaussée du pont Francis Scott Key lorsque celui-ci s'est effondré.

Deux d'entre eux ont survécu, et le corps de deux des six autres travailleurs portés disparus et considérés comme morts ont été retrouvés.

"Nous les immigrés, nous faisons le travail", a déclaré jeudi dans une interview Tom Perez, conseiller à la Maison Blanche. "Et c'est ce que nous faisions il y a quelques nuits. Les six personnes qui sont décédées et les deux qui ont survécu, c'est l'Amérique, les immigrés réparant les nids-de-poule".

La nouvelle a choqué la communauté hispanique. Au même moment, des personnalités politiques telles que Donald Trump, en campagne contre le démocrate Joe Biden pour l'élection présidentielle de novembre, prônent une politique anti-immigrés, les qualifiant régulièrement de "criminels" qui devraient être expulsés.

"C'est triste car l'ex-président ne voit pas le mal qu'il fait en répandant ce poison", dit M. Vega qui a été le visage d'une campagne pro-immigration en Arizona en 2010 avec le soutien de célébrités comme la chanteuse Shakira.

En 2020, pendant la pandémie de Covid-19, Donald Trump "a accusé les sans-papiers d'être des criminels, des narcotrafiquants, des violeurs, de tout", ajoute Luis Vega.

Mais "personne ne voulait travailler en personne, proche d'autres gens. Donc qui faisait le travail ? Qui lavait dans les hôpitaux ? Récoltait de quoi manger ? Les immigrés, qui ont risqué leur vie".

- Haut risque -

Main-d'oeuvre essentielle du pays, les immigrés sont aussi très exposés au risque d'exploitation. Ils travaillent de longues journées dans des conditions précaires, pour des salaires bas, explique Javier Galindo, un entrepreneur d'Arizona (sud-ouest) de 48 ans.

Dans son Etat, où le salaire minimum est de 14,35 dollars de l'heure, les ouvriers reçoivent entre 80 et 100 dollars par jour. "Et tu sais à quelle heure tu commences mais pas l'heure à laquelle tu finis", confie M. Galindo, qui a commencé à travailler à 14 ans comme ouvrier puis a fondé son entreprise.

"Sur les toits vous ne verrez jamais une personne blanche, cela m'était destiné", explique-t-il. "En général ce sont des tâches faites par des immigrés qui viennent du Mexique et qui font toujours les travaux risqués."

En 20 ans, seulement une personne blanche est venue frapper à sa porte et il l'a employée comme chauffeur. "Il a abandonné", ajoute-t-il en riant.

Le constant besoin d'argent, souligne M. Vega, oblige les immigrés à accepter des métiers compliqués, dans des secteurs risqués et des conditions qui peuvent être mortelles, comme des températures élevées.

Selon des données officielles, les immigrés latino-américains constituaient 8,2% de la main-d'oeuvre des Etats-Unis en 2021 mais représentaient 14% des morts au travail.

Les accidents mortels ont également augmenté de 42% entre 2011 à 2021, passant de 512 à 727. Les statistiques officielles ne sont pas forcément complètes.

M. Galindo soutient que dans sa région, le secteur du bâtiment dépend complètement des immigrés, les sans-papiers jouant un rôle clé.

"Il manque beaucoup de main-d'oeuvre", explique M. Galindo dont l'activité a été fortement touchée par la fermeture des frontières pendant la pandémie de Covid-19, et qui défend une réforme du système migratoire et la légalisation des travailleurs sans papiers.

Un sentiment partagé dans le secteur.

"Si nous devions seulement engager des personnes avec des papiers, en réalité nous serions en très mauvaise posture", a expliqué un autre entrepreneur d'Arizona, sous couvert d'anonymat. "Malheureusement, nous ne pourrions pas construire dans cette ville sans ces travailleurs sans-papiers."

pr-hg/eml/la