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Un site d'extrême droite met en ligne une liste de personnalités "islamo-gauchistes", une plainte envisagée

Le journaliste Taha Bouhafs révèle l'existence d'une liste de personnalités
Le journaliste Taha Bouhafs révèle l'existence d'une liste de personnalités

Les faits ont été révélés ce vendredi par Taha Bouhafs. Dans une série de tweets, le journaliste du Média indique avoir découvert au mois d'août une liste sur le site d'extrême droite Fdesouche, recensant des personnalités qualifiées d'"islamo-gauchistes" ainsi que des informations sur leurs fonctions. Une découverte qu'il a confirmée à BFMTV. La page n'est plus en ligne depuis que l'affaire a été médiatisée.

Parmi les personnes fichées figurent des journalistes, personnalités politiques, militants ou encore des avocats ou des responsables religieux et associatifs. Quelques centaines de noms apparaissent. Si la page où elle était hébergée a été supprimée, la liste figure toujours au creux d'un article publié sur le même site.

Taha Bouhafs explique aussi sur Twitter avoir mis au jour une seconde liste, recensant là les "initiatives et associations qui viennent en aide aux migrants (...) avec le nom de la structure, l'adresse, le numéro, réseaux sociaux etc...".

Le fichier étudié par la CNIL

Contactée par BFMTV, la CNIL indique avoir reçu un signalement et être en train de procéder à l'analyse de la légalité du fichier, qu'elle a téléchargé.

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Sur Twitter, Taha Bouhafs avait fait part de son intention de déposer plainte et exhorté à ce qu'une action collective soit entreprise au pénal. Un appel qui va être suivi d'effets:

"À la suite de la révélation par le journaliste Taha Bouhafs d’un fichier regroupant un grand nombre de personnes sur le site FDESOUCHE intitulé 'Islamo-Gauchistes signataires de l’appel à la manif contre l’islamophobie du 10/11/2019', un grand nombre de personnes fichées ont décidé de déposer plainte", indique l'avocat Arié Alimi dans un communiqué.

La plainte vise des faits de "traitement de données à caractère personnel sans respecter les formalités préalables à leur mise en oeuvre", "sans mettre en oeuvre les mesures prescrites" par la législation européenne et réalisé "sans le consentement exprès des intéressés, faisant apparaître les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses ou les appartenances syndicales des personnes", poursuit Me Alimi, qui figure lui-même dans la liste.

Des faits passibles de cinq ans d'emprisonnement et 300.000 euros d'amende.

"Cibles dans le dos"

Le député La France insoumise (LFI) Éric Coquerel, dont le nom apparaît aussi dans le tableur, appelle, dans une question au gouvernement adressée à Gérald Darmanin, à "suspendre le site d'extrême droite 'Fdesouche'". Il dénonce un fichier "illégal et dangereux".

"Si les administrateurs tentent de s'en défendre en prétendant qu'il ne s'agirait que de la reprise innocente d'une information publique (...), le fait est que les données qu'ils y ont recueillies et diffusées sont bien plus larges que celles diffusées lors de l'appel en question, et que certaines des personnalités listées n'en étaient même pas signataires", interpelle le député de Seine-Saint-Denis.

"Ça sert à mettre des cibles dans le dos", a estimé le parlementaire francilien ce vendredi sur BFMTV, faisant part de son intention de s'associer à la plainte collective en préparation.

Contacté par BFMTV, l'un des membres de l'équipe de Fdesouche Damien Rieu, connu notamment pour avoir été porte-parole du groupuscule d'extrême droite Génération identitaire qui avait été dissous par le ministère de l'Intérieur en mars dernier, évoque "un copier-coller des signataires d'une tribune publiée par Mediapart et qui appelle à aller manifester contre l'islamophobie". Il juge qu'il n'y a "rien d'illégal", que "ce sont des informations publiques". "Le tableau a été supprimé suite à la polémique", poursuit Damien Rieu.

Une ligne de défense similaire à celle de Pierre Sautarel, fondateur de Fdesouche, qui soutient sur Twitter que "ce n'est pas interdit de reproduire la listes (sic) des signataires d'un appel public".

Article original publié sur BFMTV.com