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"Comme s'il y avait eu dix Bataclan": Joann Sfar s'inquiète de "l'insensibilité" après les attaques du Hamas en Israël

"Comme s'il y avait eu dix Bataclan": Joann Sfar s'inquiète de "l'insensibilité" après les attaques du Hamas en Israël

"Je ne sais pas ce qu'on fait les Juifs pour que quand on leur fait ça, il y ait une telle insensibilité." Le dessinateur Joann Sfar a dénoncé dimanche soir sur BFMTV les réactions de la France après l'attaque du Hamas sur Israël qui a fait plus de 700 morts et 2.150 blessés depuis samedi matin. "C'est une histoire cauchemardesque", déplore Joann Sfar, qui a des proches sur place.

"Diplomatiquement, on ne représente plus grand-chose, mais publiquement, on existe. Si on pouvait éviter de se couvrir de honte par les choses que j'entends depuis hier", a détaillé l'auteur du Chat du rabbin.

"C'est inédit depuis 1941"

"Je ne sais pas ce qu'on fait les Juifs pour que quand on leur fait ça, il y ait une telle insensibilité. Ce qui existe aujourd'hui en Israël, c'est comme s'il y avait eu dix (attentats du) Bataclan."

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Pour le dessinateur, ce que "les Juifs subissent depuis (samedi)" est inédit "depuis (...) 1941": "des vieilles dames juives qu'on vient chercher dans une maison de vieux et qu'on exhibe et avec lesquelles on joue, des enfants juifs avec lesquels on joue à Gaza, des jeunes dames qu'on tue et qu'on exhibe comme un trophée comme si on l'avait chassé... Ça, depuis les Einsatzgruppen, on ne l'avait pas vu."

"Dès que j'ai le malheur de parler de ça, on me dit: 'que fais-tu de la souffrance palestinienne?' Mais manque de bol, ça fait trente ans que je me bats pour la paix pour les Palestiniens", insiste-t-il encore. "Il y a un terme biblique que j'aime beaucoup: l'endurcissement du cœur. Si on pouvait ne pas se ridiculiser et cesser d'être insensible à la souffrance."

"Tout ça est tout à fait organisé"

"La paix viendra quand cette déshumanisation s'arrêtera", promet Joann Sfar. "Et si la France pouvait cesser de concourir à cette déshumanisation. Je ne veux plus parler de victimes juives et qu'on me répond que je suis aveugle à la souffrance arabe. Ce n'est pas vrai. Si on pouvait tous être ouvert à la souffrance des uns des autres, on ne changerait rien, mais au moins, on arrêterait de se couvrir de ridicule."

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A post shared by Viktorija Burakauskas (@toribur) on Jan 21, 2020 at 8:43am PST

Bouleversé par l'attaque la plus meurtrière sur son territoire depuis sa création, Israël a officiellement déclaré la guerre dimanche au Hamas après l'offensive inédite lancée la veille par le mouvement islamiste palestinien depuis Gaza, dont le bilan s'élève à plus de 1.100 morts dans les deux camps.

Rappelant que les assaillants, des "combattants suréquipés", sont encore présents en Israël, Joann Sfar affirme qu'il "faudrait être très naïf pour croire qu'ils viennent naturellement de la rue de Gaza": "la rue gazaouie a été surprise par ce qui arrivait", assure le dessinateur. "Tout ça est tout à fait organisé et tout à fait préparé."

Une jeunesse "mal informée"

Le dessinateur dénonce la désinformation qui règne dans la couverture de ce conflit: "Il y a une autre chose qui me rend fou: c'est quand, par électoralisme, les gens feignent de croire qu'il y a là quelqu'un qui essaye de se battre pour essayer de libérer la rue palestinienne ou de faire du bien à la Palestine. Il n'est pas question de ça."

"Il est question d'une organisation terroriste qui dirige Gaza depuis 2005, qui bénéficie de fonds iraniens et dont les chefs sont tranquillement au Qatar. Ils ne risquent rien du tout et ils poussent au massacre", martèle-t-il. "Les mollahs ont peur de disparaître et veulent plonger la région dans le sang."

Joann Sfar estime en particulier que la jeunesse est "mal informée": "Elle a appris à déshumaniser l'image d'Israël et des Israéliens. Les gens s'imaginent que c'est un état d'extrême droite qui massacre. La réalité, c'est que c'est un pays petit comme les Alpes-Maritimes - et, certains le regrettent, une démocratie. Comme cette démocratie est en situation de survie en permanence, la situation de survie amène à un vote qui ne fait plaisir à personne."

Article original publié sur BFMTV.com