Avec le RN, les universités estiment « les valeurs universelles et humanistes en péril »
EDITO - Nombre de scientifiques et ingénieurs s’élèvent contre le risque que le Rassemblement national dispose d’une majorité à l’Assemblée. Une prise de position qui reflète une forte inquiétude face à la menace d’une perte d’indépendance du service public et une mise en danger de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Elles n’y vont pas par quatre chemins : c’est « non au Rassemblement national pour les universités et les écoles. La menace est immédiate, réelle et inédite. » Au vu des résultats du dimanche 30 juin, France Universités - l’association des dirigeants d’universités et établissements publics d’enseignement supérieur et de recherche -, la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI), la Conférence des grandes écoles (CGE) et la Conférence des écoles françaises de management (CDEFM), ont émis dès lundi 1er juillet un communiqué sans ambiguïté.
Elles y estiment « les valeurs universelles et humanistes mises en péril » par le RN. Et d’assurer qu’il ne s’agit pas de « protéger des intérêts corporatistes mais bien de défendre les valeurs de la République ».
Avant même les élections européennes, suivies par la dissolution surprise de l’Assemblée par Emmanuel Macron, les milieux académiques avaient commencé à s’alarmer. Dès le mois de mai, l’Académie des sciences avait participé à une première historique avec 26 de ses homologues d’autres pays : le lancement d’un appel en faveur de « la promotion d’une recherche scientifique et d’une éducation de qualité, qui soient libres et accessibles à tous ».
A l’époque, l’institution s’était attelée à interroger les 38 listes de candidats - dont 5 n’avaient pas pu être contactées - à ces élections sur « trois thèmes ayant un impact majeur sur la société civile » : l’énergie du futur, l’intelligence artificielle et la biodiversité. Un exercice auquel le parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen ne s’était pas prêté.
Lutter contre la dégradation des libertés académiques en Europe
On dira que les interrogations des scientifiques ne portaient que sur des broutilles ! Sur l’énergie du futur, par exemple, avec des questions portant sur la place accordée aux énergies renouvelables et au nucléaire dans le mix énergét[...]
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