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Hausse des prix des péages sur l'autoroute : comment sont-ils fixés ?

Photo d'illustration (Photo MATTHIEU ALEXANDRE / AFP) (AFP)

En février 2023, ils augmenteront de 4,75% en moyenne, indiquent les concessionnaires des autoroutes.

Sous l'effet de l'inflation, les coûts des péages vont flamber, début 2023. Comme chaque année, les tarifs seront revus à la hausse au 1er février, et cette année, la hausse sera de 4,75% en moyenne, contre une hausse moyenne de 2% l'an passé.

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Principale raison de cette spectaculaire hausse, l'inflation, évaluée à environ 6%. En octobre dernier, le ministre des Transports Clément Beaune assurait sur RTL qu'une hausse des tarifs de 7 à 8% "ne serait pas soutenable pour les automobilistes", expliquant alors discuter "avec les sociétés d'autoroutes pour que ce ne soit pas des montants disproportionnés".

Le coût d'utilisation d'une voiture va flamber

Une hausse des prix qui devrait renforcer un peu plus la colère des automobilistes. Avec la disparition programmée de la remise carburant au 31 décembre, après la baisse de 30 à 10 centimes depuis le 15 novembre, les automobilistes vont voir le coût d'utilisation de leur véhicule augmenter. Sans oublier la prochaine mise en place de ZFE dans plusieurs grandes villes.

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Depuis la privatisation des autoroutes en 2006, ce sont les sociétés d'autoroutes qui décident de la fixation des tarifs mais dans le cadre d'un décret et de contrats passés avec l'État. La hausse des tarifs peut avoir deux composantes. D'un côté, au titre du contrat de concession, le concessionnaire a droit à une hausse au minimum de 70 % de l’inflation (hors prix du tabac) lors de l'année écoulée, selon les chiffres constatés au mois d'octobre, soit 6,2% cette année.

Une augmentation selon les travaux prévus

Autre volet, des contrats permettent à l'État d'accorder une hausse plus importante des tarifs des concessionnaires d'autoroute pour prendre en charge d'importants travaux par exemple. La hausse des tarifs de 2019 a ainsi pris en compte un programme de 700 millions d'euros de travaux prévus, auquel le gouvernement a donné son feu vert.

Une fois la hausse des tarifs établie, les sociétés d'autoroute peuvent décider de la répartir selon les tronçons d'autoroute. Car chaque société découpe son réseau en "sections de référence" auxquelles est attribué un taux kilométrique moyen qui sert à calculer le montant du péage par tronçon. Ainsi, une société peut décider de ne pas trop augmenter une section d'autoroute peu fréquentée pour appliquer une hausse plus importante sur une section très prisée, tant que la moyenne de l'augmentation est conforme à celle convenue avec l'État.

Un système critiqué par la Cour des comptes

Un mode de calcul dénoncé par la Cour des comptes en 2013, pointant du doigt un système qui avait conduit à "des augmentations tarifaires supérieures à l'inflation" et un rapport de force entre sociétés concessionnaires et pouvoirs publics qui apparaissait favorable aux sociétés concessionnaires, au détriment des usagers. L'Autorité de la concurrence avait en 2014 rendu un avis similaire.

Suite à ces rapports, en 2015, la ministre de la Transition écologique Ségolène Royal avait décidé de geler les tarifs des péages, ce qui avait entrainé un rattrapage ultérieurs des tarifs.

Début 2019, en plein mouvement des Gilets jaunes, le gouvernement avait demandé et obtenu, après des "discussions intenses" avec les sociétés d’autoroutes, une réduction de 30% des tarifs pour les conducteurs réguliers, à défaut d’une baisse pour tous.

Mélenchon et Le Pen prônent la nationalisation des autoroutes

Marronnier préféré des politiques, le prix des péages était au coeur des propositions sur l'automobile des candidats à la présidentielle.

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Plusieurs candidats soutenaient une nationalisation des autoroutes. Marine Le Pen dénonçant "une véritable spoliation des Français", et estimant qu’une "nationalisation" permettrait de faire baisser de 10 à 15 % le prix des péages et de livrer un milliard et demi d’euros supplémentaires par an au budget de l’État.

Opposé sur l'échiquier politique, Jean-Luc Mélenchon faisait pourtant la même proposition, estimant que cela "permettrait de mettre fin au vol organisé que constituent les péages".

Le gouvernement y est opposé

Du coté du gouvernement, on dénonçait une proposition "bien populiste et bien démagogique" , selon le ministre des Transports de l'époque, Jean-Baptiste Djebbari, qui rappelait que "les concessions autoroutières (...) arrivent à échéance dans dix ans. Les plus grosses en 2031 et la majorité en 2036", a ajouté le ministre sur France Info en septembre dernier. "Il y aura un sujet effectivement de savoir ce qu’on fait après. Mais si on nationalise maintenant, par le droit des contrats, par l’État de droit, on devrait indemniser les sociétés d’autoroute à hauteur de 45 à 50 milliards".

Preuve du symbole que représentent les péages aux yeux d'une partie de la population, lors de leur mobilisation, les Gilets jaunes avaient multiplié les opérations péage gratuit, forçant les barrières pour permettre aux automobilistes de passer. Une barrière de péage avait même été incendiée, dans la nuit du 1er au 2 décembre 2018.

VIDÉO - Une voiture percute un péage et décolle dans les airs