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Guerre en Ukraine : la contre-offensive de Kiev prend forme avec les livraisons occidentales

OSCAR DEL POZO / AFP

Désormais dotée d’une partie des équipements militaires occidentaux qu’elle réclamait avec insistance, l’Ukraine semble avoir les moyens de lancer sa contre-offensive. Reste à savoir où et quand.

GUERRE EN UKRAINE - Le statu quo sur le front risque de bientôt prendre fin. L’arrivée du printemps en Ukraine doit logiquement permettre la première véritable contre-offensive ukrainienne de l’année 2023, bien aidée par les équipements militaires livrés par les Occidentaux.

Depuis plusieurs semaines, un refrain ukrainien commence à se faire insistant au sujet d’une contre-offensive pour reprendre du terrain aux forces russes. L’Ukraine assure d’ailleurs « très bientôt tirer parti » de l’épuisement russe constaté à Bakhmout ; ville de l’est devenue théâtre de la bataille la plus longue et meurtrière depuis le déclenchement de la guerre.

L’offensive russe y serait « en grande partie à l’arrêt ». Alors que Moscou assure détenir trois quarts de la ville après huit mois d’affrontement. L’armée ukrainienne affirme de son côté avoir « stabilisé » la situation sur place depuis le 25 mars, laissant entrevoir la prochaine étape de la guerre en Ukraine : une contre-offensive printanière. Reste à savoir où et quand.

Une armée formée et équipée

Grâce au soutien des Occidentaux, Kiev se réjouit de pouvoir enfin disposer des équipements de pointe longtemps réclamés. Ce tweet posté le 27 mars par le ministère ukrainien de la Défense présentant des véhicules livrés ces derniers jours s’accompagnait d’un message clair : « Les meilleurs véhicules pour les meilleurs soldats. En avant ! ».

Chars britanniques Challenger 2, véhicules de combat d’infanterie Marder et Leopard 2 allemands, chars « légers » AMX-10 R français ou encore transports de troupes américains Stryker permettent à l’armée de Volodymyr Zelensky d’avoir une marge de manœuvre conséquente pour mener une ou des offensives, après un hiver synonyme de guerre d’attrition sur le front.

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Cela a été préparé par des mois d’entraînements aux techniques de guerre et de formation par les alliés pour maîtriser rapidement ces équipements de pointe. De quoi rendre la Russie jalouse, elle qui est confrontée à des problèmes de stocks et d’approvisionnement, au point de devoir recourir à des chars des années 40.

Le 22 février, des soldats ukrainiens posent devant un char FV 4034 Challenger 2 sur une base militaire de l’armée britannique, où ils ont été formés au maniement de ces blindés.
Le 22 février, des soldats ukrainiens posent devant un char FV 4034 Challenger 2 sur une base militaire de l’armée britannique, où ils ont été formés au maniement de ces blindés.

Forts des cours de pilotage et des entraînements prodigués par la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, des militaires ukrainiens sont déjà de retour au pays, comme l’a annoncé lundi 27 mars le ministère britannique de la Défense. Par ailleurs, d’autres livraisons d’équipements militaires sont attendues dans les prochaines semaines, de la part de la France notamment, comme indiqué lundi par Sébastien Lecornu, ministre français des Armées.

Le sentiment d’une contre-offensive imminente est renforcé par l’accentuation des opérations de renseignement d’alliés occidentaux au profit de l’Ukraine, comme le souligne Le Monde. Toutefois, l’Ukraine semble moins pressée qu’elle n’en a l’air.

Pas de précipitation

Michel Goya, historien et ancien colonel de marine, assure auprès de France 24 que la force d’une contre-offensive ukrainienne repose sur l’obligation « de mener de grandes offensives » pour casser la ligne de front, à l’instar des victoires « de septembre dans la province de Kharkiv ou celle de Kherson ». Pour cela, l’Ukraine doit compter sur « une grande concentration de moyens » et « de forces sur une zone précise ».

L’armée de Kiev semble plutôt suivre les conseils de l’expert français en cherchant à accumuler un maximum de réserves (humaines et militaires) pour ne pas se jeter dans la bataille à corps perdu. Il faut dire que même épuisée et limitée logistiquement, les forces du Kremlin restent nombreuses sur le front.

« Depuis plusieurs mois, les Russes fortifient leurs positions défensives. Les prendre d’assaut sera plus compliqué que lors de contre-offensives menées l’an dernier par les Ukrainiens dans les régions de Kharkiv et de Kherson, notamment parce que les forces russes sont parvenues à rétablir un semblant d’équilibre numérique », commente pour Le Monde Léo Péria-Peigné, chercheur à l’IFRI.

Michel Goya abonde d’ailleurs en ce sens : « La ligne de défense russe est peut-être plus solide maintenant qu’elle ne l’était en septembre, ce qui induit qu’il faudrait aux Ukrainiens encore plus de moyens ».

Carte de la situation en Ukraine au 31 mars, avec les positions des forces militaires russes et ukrainiennes sur le front.
Carte de la situation en Ukraine au 31 mars, avec les positions des forces militaires russes et ukrainiennes sur le front.

Et parmi les zones ciblées par Kiev, on retrouve surtout les régions de Zaporijjia et Lougansk. L’objectif ultime de Kiev étant de libérer tous les territoires sous contrôle russe. Selon Michel Goya, « il s’agit pour les Ukrainiens d’aller jusqu’à Melitopol (dans la région de Zaporijjia, dans le sud-est) et jusqu’à Starobilsk (dans la région de Lougansk, dans l’est), et de faire très mal à l’adversaire ».

Mais pour cela, Kiev devra être capable de renouveler régulièrement ses troupes (soumises à la fatigue et à l’usure du front), sans compter des ravitaillements réguliers pour assurer une continuité des attaques. Les experts de ce conflit s’accordent généralement pour dire qu’une seule contre-offensive, même majeure, ne suffira pas pour faire totalement reculer l’armée russe en Ukraine.

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