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En France, le « revenu décent » est (largement) supérieur au seuil de pauvreté

Close up of a mid adult woman using a banking app on her phone
Marko Geber / Getty Images Close up of a mid adult woman using a banking app on her phone

Un budget décent permet de disposer de ressources suffisantes pour les nécessités de la vie quotidienne, mais aussi de participer à la vie sociale, selon une étude du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté.

PAUVRETÉ - En France, vivre au-dessus du seuil de pauvreté ne suffit pas pour mener une vie décente. Selon les calculs d’une étude du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté (CNLE) - organisme rattaché à Matignon - parue ce mercredi 14 décembre, un couple d’actifs avec deux enfants a besoin d’au moins 3 661 euros de revenus par mois pour prétendre à une vie « décente » dans une ville moyenne. Le seuil de pauvreté, lui, est fixé par l’Insee à 2 314 euros par mois pour un ménage similaire.

Selon Michèle Lelièvre, la directrice du comité scientifique du CNLE qui a piloté l’étude et que nous avons contactée par téléphone, un budget décent « permet de disposer des ressources suffisantes, non seulement pour faire face aux nécessités de la vie quotidienne (comme se loger, se nourrir, la santé…), mais aussi d’avoir la possibilité de participer à la vie sociale ».

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Les auteurs du rapport ont donc calculé un « budget de référence » pour huit configurations familiales différentes et dans trois zones distinctes : en zone rurale, dans les villes moyennes et en région parisienne. Ils se sont appuyés sur des « groupes de citoyens » de tous milieux sociaux, à qui ils ont demandé de définir leurs propres besoins.

Des différences entre les zones géographiques

Les dépenses d’alimentation, d’habillement ou de santé sont globalement les mêmes partout, mais celles liées au logement, aux transports ou à la garde des enfants diffèrent en revanche beaucoup selon les territoires. Si un couple d’actifs avec deux enfants a besoin de 3 661 euros par mois pour vivre correctement en logement social dans une ville moyenne, il aura besoin de 3 824 euros en zone rurale. En cause ? Le prix et la rareté des transports et des services publics, comme les solutions de garde pour les enfants.

Ce budget peut même monter jusqu’à 4 459 euros par mois si la famille est logée dans le parc privé en Île-de-France. À Paris ou dans sa banlieue, les loyers sont plus élevés. Le budget décent pour ce type de ménage tombe d’ailleurs à 2 685 euros par mois en région parisienne si on enlève le logement.

Pour un actif vivant seul, le budget de référence s’élève à 1 419 euros en zone rurale, 1 467 euros dans les villes moyennes et à 1 863 euros en région parisienne. Pour un couple de retraité, vivre en Île-de-France coûte également cher : il aura besoin de 2 687 euros pour y mener une vie décente. Soit quelques centaines d’euros de plus que dans une ville moyenne (2 227 euros) et en zone rurale (2 189 euros).

Au-dessus du seuil de pauvreté

Ce budget est donc bien plus élevé que le seuil de pauvreté, fixé par l’INSEE à 2 314 euros pour un couple actif et deux enfants, et à 1 102 euros pour une personne vivant seule (sans distinction géographique). Ces personnes ont « un vrai risque de manque et de difficulté sociale », rappelle Michèle Lelièvre.

En 2019, 9,2 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté monétaire en France métropolitaine, soit 14,6 % de la population. Cette même année, 13,1 % de la population était en situation de privation matérielle et sociale : ces personnes n’étaient pas en capacité de couvrir les dépenses d’au moins cinq éléments de la vie courante sur une liste de treize (se chauffer, acheter des vêtements neufs, partir une semaine en vacances…).

Une frange de la population en insuffisance budgétaire

Il ne suffit néanmoins pas de vivre au-dessus du seuil de pauvreté pour mener une vie décente, selon le rapport du CNLE, qui met en lumière une « frange de la population non pauvre mais en insuffisance budgétaire pour mener une vie convenable ». « Cette classe populaire est composée principalement de gens qui travaillent et qui ont un petit peu plus d’aisance que les personnes sous le seuil de pauvreté », explique Michèle Lelièvre.

Ils vont « jongler pour essayer de boucler les fins de mois, ils sont experts en bons plans et ont développé des stratégies de débrouille pour essayer de vivre au niveau standard ». Ces ménages vont « d’abord s’acquitter des dépenses très contraintes avant de couper dans la vie sociale. Même s’ils peuvent aussi couper dans les dépenses contraintes. »

Le budget référence établi par le CNLE permet donc « d’avoir une vue d’ensemble de la stratification sociale de la population », selon la directrice du comité scientifique. La totalité des personnes vivant en dessous du budget décent représente 38 % de la population en zone rurale, 37 % en villes moyennes et 35 % en région parisienne, selon les calculs de l’économiste Muriel Pucci qui figurent dans le rapport du CNLE. Une autre manière d’évaluer la pauvreté en France.

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