Fast fashion : Shein tente de verdir son image avant son introduction en Bourse
En hypercroissance, le site de mode en ligne chinois Shein cherche à gommer son image de fast fashion et vante une production à la demande. En vue : la Bourse.
C’est une mission quasiment impossible. Depuis plus d’un an, Fabrice Layer a troqué les smartphones Huawei pour les robes imprimées Shein. Chassé par les équipes du site d’e-commerce chinois alors qu’il officiait aux affaires publiques du géant des télécoms, il est en opération commando pour redorer l’image de Shein en France. C’est au sein de la creative room de l’entreprise, située à proximité de son siège parisien qui compte trente salariés, que le lobbyiste reçoit élus locaux, députés et ministres. Le temps est compté pour Shein, dont l’introduction à la Bourse de Londres est programmée, avec en ligne de mire une capitalisation de 60 milliards d’euros. Présente dans 150 pays – à l’exception de la Chine –, cette fusée est un ovni dans le paysage mondial de la mode. Depuis sa création en 2008 à Nankin, la croissance est fulgurante. En deux ans, son bénéfice est passé de 700 millions à 2 milliards de dollars, selon le Financial Times.
Shein, qui compte 11 000 collaborateurs, doit à tout prix faire oublier les images désastreuses du documentaire britannique Inside the Shein Machine. Lequel dévoilait les conditions de travail déplorables de ses ouvriers. « En 2023, 95 % de nos usines ont été auditées par des organismes indépendants », rétorque Marion Bouchut, porte-parole de l’entreprise en France, où Shein est devenu la bête noire d’associations et ONG. « Nous sommes très inquiets des effets de la déferlante Shein sur l’environnement avec ses 7 000 modèles produits par jour », s’alarme ainsi Maud Sarda, du site d’e-commerce d’Emmaüs.
Atelier Shein à Nancun, en Chine. Un documentaire britannique a dévoilé les conditions de travail déplorables de ses ouvriers. Crédit: Qilai Shen/Panos-Réa
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