Daniel Angeli : "La mort de Diana a changé mon métier, rencontrer Johnny a transformé ma vie"
Le roi des paparazzis s’expose à la Grande Arche de la Défense dès cette semaine. Il revient sur son incroyable parcours, des faubourgs parisiens à son amitié avec Johnny Hallyday.
Paris Match. Votre vie n’est qu’une succession de rencontres avec des personnalités hors normes. Tout a commencé à Paris, au lycée Buffon, avec le fils caché d’une célébrité.
Daniel Angeli. J’étais un cancre. Je tuais le temps avec le fils adultère d’un grand acteur, dont je tairai le nom. On allait au cinéma rêver devant nos idoles. Mon père ne savait plus quoi faire de moi. Le rédacteur en chef de “Jours de France”, le magazine des célébrités et des têtes couronnées de Marcel Dassault, avait une ardoise au New Jimmy’s, le club où mon père était serveur. Il m’a collé comme assistant auprès des photographes du journal.
Puis vous entrez au labo d’une grande agence de presse, Dalmas, où travaille déjà Raymond Depardon.
On avait 16 piges. Depardon, c’était l’actu qui le faisait vibrer. Moi, les vedettes. Je l’emmenais à Mobylette chez ma grand-mère manger des pâtes, au Chat qui pêche, le bal musette sur les bords du canal, vers Bondy, où j’ai connu Muriel, ma première femme. On buvait des coups en terrasse, on regardait passer les filles et on se répétait comme un mantra : “Nous allons devenir les témoins du monde.” Raymond s’est très vite retrouvé sur la prise d’otage de Françoise Claustre au Tchad. En 1963, M. Bolle, le vendeur de l’agence, m’envoie planquer Édith Piaf. Je tente le rendez-vous. J’ai eu trois minutes. Je lui demande de faire semblant de chanter pour que ça fasse plus vrai. “Sachez, jeune homme, que je ne fais jamais semblant de chanter.” En un claquement de doigts, elle a intimé l’ordre à l’orchestre de jouer. J’ai eu droit à un concert privé ! C’est sa dernière photo et mon premier coup. Elle est morte quelques semaines après. Plus tard, à mon retour de l’armée, j’ai repris mes boîtiers photo.(...)