Notre déficit commercial fragilise notre souveraineté
Nos exportations et importations de marchandises se sont soldées en 2022 par un déficit de 137 milliards d’euros, qui ne résulte pas seulement des produits énergétiques. Ce déficit a été partiellement compensé par un excédent de nos échanges de services (52 milliards d’euros), par les revenus de nos investissements à l’étranger et les revenus transférés en France par les travailleurs frontaliers (nets des envois de fonds à l’étranger par les personnes travaillant en France).
Au total, nous avons enregistré un déficit considérable de nos «transactions courantes» avec le reste du monde de 54 milliards d'euros, soit 2% du produit intérieur brut (PIB). Ce déficit est récurrent depuis quinze ans. Nos transactions courantes n’ont été excédentaires que deux fois depuis 2007 et l’accumulation de ces déficits se chiffre à 630 milliards d'euros, soit 24% du PIB à fin 2022.
La France est comme un ménage ou une entreprise dont les dépenses courantes sont supérieures à ses revenus courants et qui, pour boucler ses fins de mois, s’endette ou cède une partie de son patrimoine. Les Français (entreprises, ménages et administrations) empruntent à des étrangers (entreprises, ménages et administrations) ou leur vendent des actions de sociétés françaises, des équipements industriels et commerciaux… A la fin de 2022, la valeur des prêts des étrangers aux Français et des actions de sociétés françaises qu’ils détiennent était ainsi supérieure de 630 milliards d’euros (24% du PIB) à la valeur des prêts (...)