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Canicule : comment les vagues de chaleur font du mal à l’économie

Un travailleur sur un chantier près de Nantes en juillet 2022, durant une canicule (Crédits : REUTERS/Stephane Mahe). (REUTERS)

Outre les dégâts pour l’environnement, les épisodes de fortes chaleur mettent aussi à mal notre économie.

On ne va pas se mentir, depuis quelques jours vous n’êtes probablement pas au max de votre efficacité au bureau. Et vous n’êtes pas seul : "La productivité du travail ralentit déjà à des températures supérieures à 24-26°C. À 33-34°C, et pour une intensité de travail modérée, la performance du travailleur chute de 50%", évalue l’organisation internationale du travail (OIT) dans un rapport de 2019.

Une productivité en baisse

Ce sont bien sûr les pays les plus exposés à la chaleur, et les métiers en extérieur, comme l’agriculture et la construction, qui souffrent en premier lieu. Mais même les activités de bureau sont ralenties à partir de certaines températures, et "70% de notre économie est dite 'météo sensible'", d’après Emma Haziza, hydrologue interrogée sur France Info.

Des récoltes en péril

Dans les champs et les fermes, la canicule a un impact direct et très concret. Les cultures manquent d’eau et les animaux pâtissent de la chaleur. "Avec ces fortes chaleurs, l’herbe a grillé donc du coup les bêtes ne mangent plus", déplore une éleveuse ariégeoise de vaches interrogée par France 2.

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En 2003, la canicule avait touché toutes les productions agricoles, mais surtout les fruits d’été, ainsi que les céréales, dont la production avait été amputée d’un cinquième, selon un rapport du Sénat. La même année, entre 4 et 5 millions de poulets et de dindes sont morts durant l'été, soit 2% du cheptel environ, indique la Chambre haute. Et qui dit mauvaises récoltes, dit hausse des prix.

La consommation en berne

Les fortes chaleurs détournent aussi les consommateurs des magasins. On observe en général une baisse des achats de vêtements, de viande, mais aussi de fruits et légumes à cause de leur prix qui s'envolent en cas de mauvaises récoltes.

Si d’autres produits voient leurs ventes dopées par la chaleur, comme les ventilateurs, les glaces ou les produits anti-moustiques, cela ne suffit pas à compenser le effets négatifs de la chaleur. Ainsi, en août 2003, la consommation des ménages en produits manufacturés avait diminué de 2,9 % selon l’Insee, et de 1,7 % en juillet 2003.

Des indemnisations en hausse

Les pics de chaleur créent aussi des dommages immobiliers, en fissurant les sols et les murs des bâtiments. Ce phénomène se produit sur des sols argileux, sensibles aux variations d’humidité : la sécheresse les fait se rétracter, tandis qu’ils gonflent avec l’humidité.

Depuis 1982, ces dégâts peuvent être indemnisés par le système d’assurance des catastrophes naturelles, géré par la Caisse centrale de réassurance (CCR), détenue par l’État. De 2016 à 2020, 1,1 milliard d’euros d’indemnisations ont été versés en moyenne chaque année à cause de la sécheresse, et la tendance est à la hausse, indique la CCR à Yahoo Actualités. En effet, entre 1989 et 2021, le montant moyen d’indemnisations pour sécheresse était de 495 millions d’euros par an.

Dépenses de santé publique

Enfin, il ne faut pas oublier l’impact sanitaire : ces vagues de chaleur entraînent des dépenses en matière de santé publique. Entre 2015 et 2020, les canicules auraient coûté 22 à 37 milliards d’euros à l’Hexagone selon un rapport de Santé publique France. Il s’agit du prix à payer en frais médicaux, ralentissement de l'activité économique, en perte d’années de vie et en "perte de bien-être". L’organisme estime que les épisodes caniculaires ont coûté en moyenne 814 euros par Français exposé en cinq ans.

À l’arrivée, en additionnant tous ces coûts, la facture de la canicule s’alourdit. En 2003, l’Insee a estimé que ces quelques jours de très fortes chaleurs ont coûté 0,1 à 0,2 point de PIB sur l'ensemble de l'année, soit 15 à 30 milliards d’euros.

Le réchauffement de la planète et la multiplication des épisodes de chaleur pourraient aggraver la note. En 2030, la chaleur pourrait réduire de 2,2% le total des heures travaillées dans le monde, soit l'équivalent de 80 millions d'emplois à temps plein, selon l’organisation internationale du travail, qui se basait sur l’hypothèse optimiste d’une hausse des températures moyennes plafonnée à 1,5 degré. Cela aurait déjà un coût estimé à 2 400 milliards de dollars en 2030.

VIDÉO - Canicule : des ventilateurs géants pour rafraîchir les vaches