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Affaire McKinsey : Le rôle des cabinets de conseil pendant le Covid-19 épinglé par la Cour des comptes

Absence de mise en concurrence, missions de service public confiées au privé… Le ministère de la Santé est sous le feu des critiques pour le recours « problématique » à McKinsey et plusieurs autres cabinets de conseil.

SANTÉ - Dans un langage administratif pudique, ce sont de sévères critiques que la Cour des comptes adresse au gouvernement pour son addiction aux prestations des cabinets de conseil pendant la pandémie de Covid-19. Déjà épinglé par le Sénat début 2022, le recours à des entreprises telles que McKinsey, Accenture ou au cabinet Roland Berger pour gérer la campagne de vaccination ou l’approvisionnement en masques « appelle des observations », euphémisent les magistrats financiers dans ce document de 90 pages révélé ce lundi 12 décembre par Le Monde.

« L’urgence impérieuse a systématiquement été invoquée pour passer les marchés dans des délais courts sans mise en concurrence, ni négociation », critique en particulier le rapport (non daté) de la Cour des comptes, qui porte sur « les achats liés à la crise sanitaire » en 2020 et sur le premier semestre. Sur cette période, l’enveloppe représente 12,9 millions d’euros pour les seules prestations de conseil qui, rappelle Le Monde, font l’objet de deux enquêtes judiciaires pilotées par le parquet national financier (PNF).

Pas de mise en concurrence sur la vaccination

Principale société sollicitée par le gouvernement : le désormais célèbre cabinet McKinsey, chargé fin 2020 de « définir un schéma global opérationnel de vaccinations » ainsi que les « modalités de suivi de la campagne de vaccination et des personnes vaccinées » pour une enveloppe de plus de 3 millions d’euros. Problème : « Le ministère des Solidarités et de la Santé s’est appuyé sur le cabinet McKinsey sans passer formellement de marché. » Par souci de rapidité, le ministère est passé par un appel d’offres interministériel pour « la transformation publique » de l’État remporté par plusieurs cabinets – dont McKinsey – en 2018.

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« Ce rattachement apparaît largement artificiel », critique la Cour des comptes. « La stratégie vaccinale est une politique publique, et non une action de modernisation de l’État. » Interrogé par la rue de Cambon, le ministère a souligné que « les délais de mise en œuvre de la stratégie vaccinale ne permettaient pas » de lancer un nouvel appel d’offres pour organiser la mise en concurrence des cabinets de conseil.

Des missions que l’État aurait dû assurer

Pour la distribution des masques et des équipements médicaux nécessaires (blouses, médicaments, respirateurs…), le gouvernement a confié pas moins de huit missions au cabinet Citwell à partir du 6 mars 2020 pour un total de 2,3 millions d’euros. Avec un point commun : « Elles ont toutes été réalisées sans publicité, ni mise en concurrence au motif de l’urgence impérieuse sur la base des devis présentés par le prestataire. »

Si certaines prestations « correspondent au rôle que l’on peut assigner à un prestataire privé », « il est moins normal que celui-ci soit conduit à assurer l’exécution courante des missions », qui aurait dû relever directement des fonctionnaires du ministère de la Santé, tacle la Cour des comptes.

La même critique est formulée à l’encontre du cabinet Roland Berger, qui a été « rédacteur de nombreuses notes d’arbitrage et présentations adressées au cabinet du ministre sur des sujets relevant des attributions administratives de la DGS », le tout encore une fois sans mise en concurrence. Les mots de la Cour des comptes se font alors plus durs : « Il apparaît anormal qu’un ministère fasse appel à un cabinet de conseil pour la réalisation de tâches qui relèvent de sa mission de service public, alors même qu’il est doté d’un puissant corps d’inspection interne dont les membres ont toutes les compétences requises pour répondre à ce type de besoins exceptionnels à la demande du ministre. » N’en jetez plus !

Pour pallier ces écueils, le rapport adresse un rappel à l’ordre à l’encontre du gouvernement, qui devra « limiter strictement le recours aux cabinets de conseil aux seules missions techniques pour lesquelles les directions d’administration centrale du ministère des solidarités et de la santé ne disposent pas des compétences requises en interne ».

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