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Réduction des déficits: des idées venues d’ailleurs

Comment faire pour que l'Etat français guérisse de cette longue et cruelle maladie qu'est l'endettement excessif ? Et si on allait voir ce qui se fait ailleurs !

Idees-sociales

Aller fouiner à l'extérieur de nos frontières en matière sociale et fiscale, c'est la tâche à laquelle s'est appliqué le Centre d'analyse stratégique, rattaché au Premier ministre : un travail de recherche synthétisé dans les "500 propositions, innovations et curiosités sociales venues de l'étranger" qu'il vient de publier.

Dans ce catalogue ne figurent pas que des idées destinées à l'amélioration des finances publiques, mais on y trouve toutefois quelques initiatives de bon sens, recourant parfois à l'aide de la technologie.


Un sytème médical plus efficace

En Suisse par exemple, 200 pharmacies proposent depuis près d'un an des consultations médicales par visioconférence. Le médecin va pouvoir, dans certains cas, poser un diagnostic à distance et envoyer directement par fax son ordonnance. Cela permet de soulager les médecins des consultations relatives aux cas les plus bénins et ce système, qui sera testé pendant deux ans, devrait générer des économies pour les systèmes d'assurance sociale. L'association Yad Sarah, qui vient en aide en Israël aux personnes âgées et démunies a, de son côté, mis à la disposition de 20.000 personnes des téléphones spéciaux qui mettent en relation la personne directement avec un service médical informé de ses éléments médicaux : l'organisation estime que ce procédé permet 380 millions de dollars d'économies de frais médicaux et hospitaliers.

D'autres initiatives se fondent sur l'idée de dépenser plus maintenant pour éviter le marasme demain, comme le projet de loi allemand de subventionner la souscription d'assurances dépendance privées. Cette subvention de 60 euros par an vise clairement à inciter les citoyens à moins compter sur l'Etat pour subvenir à leurs vieux jours ! Dans un autre ordre d'idée, les hôpitaux de l'Ontario au Canada se voient subventionnés pour améliorer la qualité de la nourriture servie au malades, se fondant sur la conviction que manger mieux va améliorer leur rémission. Certains hôpitaux observent effectivement un effet positif, notamment moins de gaspillage. Mieux, le moral des soignants s'en ressent aussi positivement.


Quand dépense publique et cynisme font bon ménage

D'autres initiatives font preuve de calculs un brin machiavéliques, comme la proposition faite en Israël de privilégier l'enrôlement pour le service militaire de jeunes gens ultra-orthodoxes, qui pourraient combiner ce service avec l'étude de la Torah. Ils pourraient même se voir accorder des avantages fiscaux : cela coûte de toute façon moins cher que d'enrôler des chargés de famille qu'il faut indemniser.

En Nouvelle-Zélande, on n'est pas mécontent d'avoir des fumeurs: un rapport du Trésor estime ainsi que, mourant prématurément, ils allègent le système de retraite tout en payant suffisamment de taxes sur leur vice pour couvrir leurs dépenses de santé. Cela n'empêche pas le gouvernement de réfléchir à une hausse de 20 dollars du paquet de cigarettes dans les 4 ans à venir. On ne change pas une recette qui gagne.

Mais la palme du cynisme revient sans doute au Japon où on a en tête d'interdire l'obésité ! Plus exactement, les hommes dont le tour de taille sera contrôlé à plus de 85 centimètres (les femmes on droit à 90 centimètres) par la médecine du travail devront suivre un traitement, tandis que les entreprises seront mises à l'amende si elles ne parviennent pas à limiter le nombre de 'gros' dans leurs effectifs. Une mesure pas forcément très productive dans le pays où le taux d'obésité est déjà le plus faible de l'OCDE et où certains s'alarment plutôt de la maigreur de nombreuses Japonaises !


Le secteur public peut-il vendre son image ?

Pour le bien-être des finances publiques, d'autres misent sur le marketing. La commune japonaise de Izumisano (100.000 habitants), dont l'endettement atteint un milliard d'euros, avait pensé, à la manière des stades sportifs, à changer son nom en celui d'un généreux sponsor qui lui apporterait son soutien, par exemple en y installant son siège social. Les habitants ont mis le holà à cette idée. Plus maline sans doute est l'idée britannique d'exporter la marque de son système de santé (le NHS, ou National Health Service) en ouvrant à l'étranger des cliniques à son nom.

Enfin, pour dépenser moins, les Etats devraient peut-être commencer par éviter de dépenser bêtement. Le journal canadien MacCleans rappelait récemment que la fabrication de 486 millions de nouvelles pièces de un cent avait coûté environ 7,3 millions de dollars, soit 50% de plus que leur valeur. Cherchez l'erreur !

Emmanuel Schafroth

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