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Mais où sont passées les introductions en Bourse ?

Il n'y a (presque) plus d'introductions en Bourse en France. Le marché va-t-il repartir ? La réponse avec un spécialiste de ce type d'opérations.

Introductions en Bourse- France

La crise financière de 2008/2009 a donné un coup d'arrêt sévère aux introductions de nouvelles sociétés à la Bourse de Paris. Depuis, ce marché continue de tourner au ralenti et n'est que rarement alimenté par des opérations majeures. Une des dernières fut la mise en Bourse par le groupe PPR de sa filiale de distribution africaine CFAO, une opération d'un montant de plus de 900 millions d'euros, mais qui remonte à la fin de l'année 2009. A l'été 2010, on a bien vu arriver en Bourse Edenred, le groupe qui émet les Tickets restaurant, mais il s'agissait d'un "spin off", c'est-à-dire d'une séparation en deux des activités d'une société, en l'occurrence le groupe Accor.


Pourquoi n'y a-t-il plus d'introductions en Bourse de grande ampleur ?

"Le marché des introductions en Bourse est un bon moyen de suivre l'appétit des investisseurs pour le risque et de comprendre quels secteurs ou quels pays les intéressent à un moment donné", explique Cédric Chaboud, gérant de la Sicav Skylar Origin (SPGP) et spécialiste de ce type d'opérations. Globalement, il dénombre chaque année entre 2.500 et 4.000 introductions en Bourse au niveau mondial, mais leur dispersion géographique évolue singulièrement au fil des années. En 1999, les investisseurs s'intéressaient essentiellement aux secteurs des télécoms et de la technologie : cette année-là, l'Europe et l'Amérique du nord avaient représenté près de 88% des 198,5 milliards de dollars récoltés lors d'introductions en Bourse, d'après les statistiques de Bloomberg. En 2009, les investisseurs lorgnaient vers les matières premières et la part des pays émergents d'Asie et d'Amérique latine dans le marché des introductions en Bourse représentait plus de 40%. Entre ces deux dates, le seul marché européen des introductions a tout simplement été divisé par 10, pour ne connaître depuis que des faux rebonds. Semblablement, le marché américain reste beaucoup moins actif qu'avant la crise mais donne des signes de retournement. "Depuis cinq ans, aux Etats-Unis, 1.300 milliards de dollars ont été investis dans les obligations tandis que 900 milliards ont été retirés des actions, rappelle Cédric Chaboud. Cela a amené les taux obligataires à des niveaux tellement bas que cela provoque un début d'inversion de tendance dans les pays où l'économie se stabilise, ce qui est très favorable aux introductions en Bourse." C'est d'autant plus vrai que les entreprises à la recherche de financements manquent d'alternatives à la Bourse avec notamment des banque peu enclines à les financer.



Net redémarrage aux Etats-Unis

En 2012, les introductions en Bourse, aussi appelées IPO (pour initial public offering : offre publique initiale), ont repris des couleurs aux Etats-Unis à partir de septembre, avec quelques opérations majeures. La plus notable a concerné la filiale de santé animale des laboratoires Pfizer, Zoetis, qui a récolté 2,2 milliards de dollars lors de sa mise sur le marché en janvier 2013. L'essor des gaz de schistes a aussi redynamisé le marché de l'énergie, avec l'introduction en Bourse de sociétés de transport et de stockage de gaz (Western Gas) ou de raffineurs (CVR Refining, PBF Energy). Et même l'immobilier, qui fut à l'origine de la crise des subprimes, semble retrouver grâce auprès des investisseurs: l'opération d'introduction de Realogy, qui gère le réseau d'agences immobilières franchisés Century 21, a représenté plus d'un milliard de dollars, et le titre a grimpé de 27% le premier jour. Chez l'oncle Sam, on compte une IPO par jour au rythme actuel ! En Allemagne, on a vu arriver dernièrement le promoteur immobilier LEG Immobilien ou le fabricant de câbles HellermannTyton, et la tendance devrait rester bonne. "Au Royaume-Uni, on compte une dizaine d'introductions depuis le début de l'année, ajoute Cédric Chaboud. Par ailleurs, du fait du surendettement des Etats, on voit arriver une vague de privatisations en Europe, qui a déjà commencé en Pologne. D'autres pays suivront, comme l'Italie ou l'Espagne, qui devrait mettre en Bourse sa loterie nationale."



Une Bourse parisienne à la traîne

Il y a aussi des opérations liées à la restructuration de grandes entreprises, à l'image de la mise en Bourse de la filiale allemande de l'opérateur téléphonique espagnol Telefonica. Au total, Cédric Chaboud estime à environ 200 le nombre d'opérations "dans les tuyaux" en Europe : "nous sommes au début d'un nouveau cycle", prédit-il. Un cycle où la France risque d'être, dans un premier temps du moins, un parent pauvre. Parmi les seules grandes opérations importantes attendues en France par le spécialiste, il y a un véritable serpent de mer... Canal+. La filiale de Vivendi avait déjà fait une tentative début 2011 sur des ratios de valorisation tellement élevés que l'opération avait capoté. Autre dossier d'introduction à venir, celui de la FNAC, prévu en juin, et qui ne fait guère rêver à l'heure ou le commerce en ligne fait une concurrence féroce au distributeur. Le groupe Kering (ex-PPR), son propriétaire, souhaite céder la société pour achever son recentrage sur le luxe. On reparle aussi d'une introduction en Bourse de l'opérateur Numéricable. Mais les opérations les plus imminentes concernent de plus petits acteurs, comme le spécialiste de la fibre optique Ekinops ou Ymagis (solutions numériques pour le cinéma). Certains acteurs français, notamment dans le domaine du numérique, font d'ailleurs le choix d'aller se coter ailleurs. Ce fut à une époque le cas du spécialiste des sondages en ligne Toluna, parti chercher des investisseurs outre-Manche. Et cette année Criteo, un spécialiste de la publicité sur Internet qu'on surnomme parfois le "Google français", pourrait choisir les Etats-Unis pour son introduction en Bourse. Les raisons pouvant pousser à un tel choix ? Aller chercher l'argent des investisseurs là où il se trouve et bénéficier d'une meilleure valorisation la société en étant coté sur la même Bourse que les leaders américains du web.

La place financière de Paris semble souffrir d'une certaine marginalisation. Il y a bien un secteur, cependant, pour lequel la machine à introductions n'est pas grippé en France. Et le plus étonnant est qu'il s'agit précisément d'un secteur extrêmement risqué pour les investisseurs... celui des biotechnologies. En février, Spineway, spécialiste des implants pour les pathologies de la colonne vertébrale, a levé 4,9 millions d'euros sur le marché Alternext. Il devrait y être rejoint dans les prochaines semaines par Spineguard, autre spécialiste des pathologies rachidiennes. Et c'est sur le marché réglementé NYSE Euronext Paris, la cour des grands, qu'Erytech, spécialiste du traitement de la leucémie, fera bientôt ses premiers pas.

Emmanuel Schafroth

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