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Le marché des introductions en Bourse va-t-il repartir ?


Finie la période dorée des entrées en Bourse ! Depuis 2008 et la crise financière, les entreprises ne se bousculent pas au portillon du marché financier parisien. Mais quelques lueurs d'espoir apparaissent.


Avec près d'une centaine d'opérations, dont 15 sur le seul marché réglementé, et plus de 3,3 milliards d'euros levés, l'année 2007 reste le dernier bon millésime pour les introductions en Bourse à Paris. Le marché parisien a ensuite connu une année quasiment "blanche", puis un faux-rebond en 2009, où les 811 millions d'euros levées étaient pour l'essentiel imputables à la cotation de CFAO, filiale de distribution africaine de PPR. Depuis, le marché tourne au ralenti (voir graphique ci-dessous), que ce soit du côté du marché réglementé (NYSE Euronext), qu'on pourrait aussi appeler la cour des grands, que de NYSE Alternext, marché non réglementé mais "régulé", aux conditions d'accès plus "light" et destiné à favoriser l'arrivée en Bourse de PME françaises ou européennes. Et que dire du marché libre ! Si ses contraintes sont adaptées à de très petites sociétés, il est devenu un marché essentiellement virtuel, les échanges étant inexistants sur la plupart des titres. Certaines sociétés cherchent aujourd'hui à se sortir de ce guêpier où elles se sont engouffrées.


Un marché boursier mal adapté aux PME

Pour prétendre à une cotation  en Bourse, les entreprises doivent remplir un certain nombre d'obligations, souvent liées à un principe de transparence, notamment envers les petits porteurs. Préalablement à leur admission à la cote, les entreprises doivent ainsi publier un prospectus d'information visé par l'Autorité des marchés financiers (AMF). Mais la transparence est parfois l'ennemie de la clarté : dans la réalité, l'exigence d'une information exhaustive aboutit à des documents d'introduction énormes que plus personne n'a le temps de lire de bout en bout. Avant d'arriver en Bourse en avril dernier, la société ID Logistics a ainsi produit un document de base de 254 pages, auquel il faut ajouter une actualisation du document de base (127 pages de mieux) et une note d'opération de 50 pages. A cela s'ajoutent ensuite des contraintes réglementaires d'information régulière des actionnaires, via la publication de résultats complets tous les semestres, du chiffre d'affaires tous les trimestres, d'un rapport annuel, etc.

Les entreprises moyennes en mal de financements

Cette complexité croissante et les coûts qui y sont liés ont eu un effet repoussoir sur certaines sociétés, notamment les plus petites, qui hésitent à venir en Bourse. "La difficulté d'accès au marché devient un problème crucial pour le développement des entreprises à un moment où les financements bancaires font défaut et où les opérations de LBO (rachats d'entreprises avec endettement) sont en outre de plus en plus pénalisées fiscalement, explique Muriel Goldberg-Darmon, associée du cabinet d'avocats Salans et auteur du livre "L'introduction en Bourse - règles d'admission et d'information" (RB Edition). L'objectif des dernières réformes est de faciliter l'accès aux marchés financiers en allégeant les obligations des sociétés cotées.



Vers une vraie Bourse des entreprises

Le marché réglementé parisien est issu de la fusion, effective depuis le 1er janvier 2005, de trois compartiments qui se nommaient précédemment le Premier marché (grandes entreprises), le Second marché (entreprises moyennes) et le Nouveau marché (petites entreprises de croissance, souvent technologiques). "Cela a eu pour conséquence un nivellement vers le haut des obligations pesant sur les plus petites sociétés", résume Muriel Goldberg-Darmon. Autrement dit : les obligations d'information d'une société comme l'éditeur de logiciels Pharmagest Interactive sont aujourd'hui peu ou prou les mêmes que celles de Total, dont le chiffre d'affaires est 1.900 fois supérieur !

L'esprit des réformes récentes vise précisément à faciliter le retour à la Bourse des petites sociétés. "La directive européenne 2010/73/UE, transposée en droit français le 1er juillet 2012, prévoit de rehausser  le seuil en deçà duquel une société peut lever des fonds sans avoir besoin de rédiger un prospectus. L’arrêté du 14 juin 2012 publié au Journal Officiel du 11 juillet 2012 a modifié en ce sens l’article 212-2 du Règlement général de l’AMF pour porter ce seuil de 2,5 millions d’euros à 5 millions d’euros, sauf demande contraire d’Alternext pour ce marché", rappelle Muriel Goldberg-Darmon.

Et surtout, NYSE Euronext vient de présenter aux rencontres financières internationales de Paris Europlace son projet de "Bourse de l'entreprise". Il s'agit de créer à l'échelle européenne un marché boursier dont les modalités seront adaptées aux PME, tout en conservant un degré de sécurité satisfaisant pour l'émetteur. Autre axe de réflexion envisagé par Paris Europlace : faciliter l'émission par les PME d'emprunts obligataires, grâce notamment à des procédures d'accès simplifiées et à la mise en place de nouvelles plateformes pour un échange entre investisseurs des obligations en circulation, en toute transparence.
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Les PME vont peut-être reprendre goût à la Bourse ? Il ne reste plus qu'à convaincre des investisseurs rendus frileux par les crises à répétition de reprendre goût au risque !

Emmanuel Schafroth

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