Patrick Artus : «La chute du niveau des élèves français est un obstacle à la réindustrialisation du pays»
Capital : Le niveau des élèves français dégringole dans les classements internationaux. Quelles conséquences sur l’économie ?
Patrick Artus : Un système éducatif peu performant a nécessairement des conséquences économiques. Cela fait chuter le taux d’emploi des jeunes, au moment où ils entrent dans la vie active, mais aussi tout au long de leur vie. Depuis que l’Allemagne a amélioré progressivement la qualité de son système éducatif et redressé ses notes dans le classement international Pisa, son taux d’emploi a bondi. En 2004, il était au même niveau que le nôtre, à savoir à 64%, nous sommes désormais à 69%, quand notre voisin est passé à 78%. Cette amélioration de 14% de son taux d’emploi, améliore le produit intérieur brut (PIB) d’environ 10% (les personnes qui reviennent à l’emploi sont moins qualifiées que la moyenne), ce qui provoque une hausse de 5% de PIB des recettes fiscales et une baisse du même ordre du déficit public. C’est considérable ! L’amélioration du système éducatif et le redressement de l’emploi qui s'ensuit, devrait être l’objectif prioritaire de toutes les politiques économiques.
Cela a-t-il à voir avec les difficultés de recrutement que rencontrent actuellement les employeurs ?
Pas directement. Il suffit pour s’en convaincre de constater que les employeurs allemands par exemple ont autant de difficultés que nous à recruter.
Le faible niveau des élèves français peut-il être un frein à la réindustrialisation du pays
La proportion des jeunes diplômés en technologie, (...)
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