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L'euphorie s'évanouit en Grèce après le plan Tsipras

Manifestation contre la politique d'austérité devant le Parlement grec, à Athènes. L'euphorie que des milliers de Grecs ont ressentie en criant "non" à l'Europe de l'austérité aura duré moins de cinq jours. /Photo prise le 10 juillet 2015/REUTERS/Jean-Paul Pélissier (Reuters)

par Lefteris Karagiannopoulos ATHENES (Reuters) - L'euphorie que des milliers de Grecs ont ressentie en criant "non" à l'Europe de l'austérité aura duré moins de cinq jours. Vendredi, la population s'est réveillée en découvrant que le Premier ministre Alexis Tsipras avait proposé aux créanciers d'Athènes un nouveau programme de réformes pratiquement identique à celui que 61% des Grecs ont rejeté dimanche dernier par référendum. Un dessin paru dans le quotidien Kathimerini résume le changement d'ambiance: un groupe de Grecs chantant joyeusement "Non" dimanche et le même groupe s'étranglant le jeudi d'un: "Oh non!" Marios Rozis, un étudiant de 23 ans, reconnaît que la situation est devenue grotesque. "Tout le monde était heureux dimanche, c'était une décision mature contre l'austérité. Aujourd'hui, j'ai l'impression que le référendum n'a servi à rien. Ça n'a pas de sens." Sa réaction d'amertume, teintée de résignation et d'épuisement, reflète une bonne partie des sentiments qui traversent l'esprit des Grecs, alors que les banques sont fermées depuis deux semaines et que les retraits d'espèces sont limités. "J'ai voté 'non' et évidemment que cette nouvelle proposition ne correspond pas à ce 'non'," déclare Vassilis Sika, un jeune homme de 20 ans, sans emploi. "Je me sens comme un esclave. Ils font ce qu'ils veulent, et on n'a pas notre mot à dire." Le syndicat PAME (Front militant de tous les travailleurs), affilié au Parti communiste, a réagi au plan Tsipras en appelant à des manifestations dans toute la Grèce vendredi soir. "Tout le monde dans les rues! Luttons maintenant pour faire annuler les plans qui ruinent le peuple. Nous disons NON à un nouveau plan de sauvetage barbare!" a-t-il dit. Mais avec la perspective d'une faillite bancaire, le spectre d'un effondrement de l'économie en cas d'absence d'accord entre Athènes et ses créanciers, Alexis Tsipras paraît en mesure de recueillir le soutien d'une majorité de parlementaires, même si une partie de Syriza pourrait se rebeller. Malgré tout le ressentiment provoqué par cinq ans d'austérité, une majorité de Grecs redoutent que le pays soit éjecté de la zone euro. "Il faut d'abord régler la question (du maintien dans la zone euro). C'est ce que souhaitent la majorité des Grecs, même avec un mauvais accord, ou un accord encore pire", estime le sondeur Thomas Gerakis, de l'institut Marc. C'est seulement si accord il y a que commenceront les véritables récriminations et examens de conscience. (Avec Costas Pitas; Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Tangi Salaün)