Le départ de Ferdinand Piech : un tournant dans l’histoire de Volkswagen
La presse allemande n’hésite pas à le comparer aux géants de l’automobile Henry Ford ou Eiji Toyoda. Ferdinand Piech, 78 ans, a quitté la présidence du conseil de surveillance du groupe Volkswagen, après avoir tenté en vain de congédier le Président du directoire du groupe automobile Martin Winterkorn. Ferdinand Piech, le petit fils du concepteur de la coccinelle Ferdinand Porsche, a fait du groupe Volkswagen un géant en passe aujourd’hui de détrôner le japonais Toyota comme premier producteur mondial d’automobiles. C’est Ferdinand Piech qui a bâti au fil des années le groupe aux 12 marques qui dégage 13 milliards d’euros de bénéfices annuels et fait vivre directement 600.000 personnes sur cinq continents. La montée en gamme d’Audi devenu en 20 ans le rival de BMW ou de Mercedes, c’est lui. Mais son action la plus marquante restera sans doute le rachat de Porsche en 2009. La démission de Ferdinand Piech marque un véritable tournant et le changement d’une époque chez Volkswagen. “Maintenant chacun va devoir faire avec cette vacance du pouvoir et un nouvel équilibre du pouvoir va devoir se dessiner, explique Stefan Bratzel, expert automobile. Personne ne sait aujourd’hui comment ça va évoluer. Mais l‘équilibre du pouvoir se fera certainement sans le poids de Piech et de ses prises de positions en première ligne. On verra d’ailleurs s’il va jouer le rôle d’une éminence grise ou bien s’il abandonne complètement la partie.” Ferdinand Piech a perdu son combat contre Martin Winterkorn le Président du directoire de Volkswagen, lui qui avait obtenu la tête de plusieurs patrons. Avant d’enclencher son bras de fer avec Martin Winterkorn, Ferdinand Piech n’a pas correctement estimé le poids de ses soutiens au sein du conseil de surveillance. Ayant exprimé publiquement sa défiance vis-à-vis du Président du directoire, il n’a pu que constater sa défaite et sortir par la petite porte.