Yann Le Cun, l'expert de Meta (Facebook) est convaincu que l'IA peut nous faciliter la vie
EDITORIAL - Le scientifique en chef de l'IA pour Meta voit dans la révolution de l'IA une renaissance comparable au nouveau siècle des Lumières. Mais d'ici à ce qu'elle puisse approcher l'intelligence humaine pour nous faciliter la vie, nourrie par les innovations des start-up, il y a un saut, prévient-il. Voici la veille de Gilles Fontaine, rédacteur en chef du numérique à Challenges.
La nouvelle ère de l'intelligence artificielle préfigure "une renaissance, un nouveau siècle des Lumières avec son cortège de progrès scientifique et de progrès social". C'est peu dire que Yann Le Cun est emballé par la période actuelle.
Habituellement peu disert, avare de ses apparitions publiques, le scientifique en chef pour l'IA de Meta a besoin de dire sa vérité sur Chat GPT en particulier et sur les intelligences artificielles génératives en général, car "de nombreuses histoires sont racontées et beaucoup alimentent le fantasme sur l'IA". Dans son viseur, Elon Musk et tous les colporteurs de scénarios catastrophe à l'instar de Nick Bostrom ou d'Eliezer Yudkowsky : "Leurs hypothèses sont totalement fausses."
Yann Le Cun a déjà expliqué sa pensée dans son livre Quand la machine apprend (éd. Odile Jacob). Comme beaucoup de spécialistes qui ont travaillé toute leur carrière sur le sujet, le Prix Turing 2018 veut d'abord calmer les esprits. Les technologies actuellement mises en avant ne sont pas nouvelles et l'IA générative n'en est qu'à ses débuts. Ses capacités sont encore très limitées. Pourquoi n'existe-t-il aucune voiture autonome, interroge-t-il, alors qu'il suffit de vingt heures de leçons à un adolescent pour apprendre à conduire ?
Des IA en phase avec le monde réel ?
D'ici cinq ans, le modèle actuel sera remplacé par des systèmes pilotables et pouvant agir. "D'ici dix à quinze ans, ces systèmes approcheront l'intelligence humaine pour nous faciliter la vie", assure Yann Le Cun. Des IA en phase avec le monde réel, capable de perceptions. En attendant, l'écosystème d'innovation et de recherche se met en place. Et les récentes évolutions laissent des sentiments mitigés à Yann Le Cun.
L'ouverture au public de ces plateformes est évidemment très positive puisqu'elle permet au plus grand nombre de se familiariser avec ces nouvelles technologies. Mais elle a un coût : des dizaines voire des centaines de millions d'euros. Meta utilise deux clusters, des grappes d[...]
Lire la suite sur challenges.fr