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Wall Street se demande si la patience de la Fed est à bout

par Sinead Carew

NEW YORK (Reuters) - Wall Street est suspendue au communiqué de politique monétaire que publiera la Réserve fédérale mercredi et dans lequel elle pourrait cesser d'évoquer la nécessité d'une politique de taux "patiente", ce qui donnerait le signal d'une prochaine remontée de ses taux d'intérêt pour la première fois depuis 2006.

Le Standard & Poor's 500, l'indice de référence des gérants américains, a perdu 2,6% depuis le 6 mars, date de la publication de chiffres de l'emploi bien meilleurs qu'attendu qui ont renforcé les anticipations d'une hausse des taux dès le mois de juin.

La Bourse devrait encore marquer le coup si, comme beaucoup s'y attendent, la présidente de la banque centrale Janet Yellen ne fait plus référence à une attitude "patiente" dans le communiqué qui suivra la réunion de deux jours du Comité de politique monétaire (Fomc).

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Cette subtilité sémantique sera interprétée comme une pré-annonce de hausse des taux mais les économistes sont divisés quant à savoir si le premier resserrement interviendra dès juin ou alors en septembre, selon une enquête Reuters effectuée jeudi.

Les futures sur les fed funds sont plus tranchés, avec seulement 19% des traders qui anticipent une hausse de taux en juin et 58% en septembre, selon CME Group FedWatch.

Bon nombre de traders ne croient pas à un tour de vis dès juin du fait de la faiblesse de l'inflation. Mais cela devrait changer mercredi, avertit Torsten Slok, économiste pour l'international chez Deutsche Bank Services à New York.

"Le retrait du mot 'patient' sonnera le réveil général", dit-il en prédisant une réaction négative de Wall Street.

L'ENVOLÉE DU DOLLAR INQUIÈTE

D'autres stratèges jugent que la baisse du marché ne sera que de courte durée compte tenu de la vigueur de l'économie américaine, qui certes justifie le durcissement de la politique monétaire mais est en soi positive pour la Bourse.

Tous se rappellent le précédent de mai 2013, quand le prédécesseur de Janet Yellen, Ben Bernanke, avait évoqué pour la première fois les conditions qui pourraient amener la banque centrale à réduire son programme d'assouplissement quantitatif (quantitative easing, QE), qui se traduisait à l'époque par des injections de liquidités de 85 milliards de dollars par mois.

Entre le 21 mai et le 24 juin 2013, le S&P-500 avait chuté de 5,8% dans l'anticipation d'une normalisation de la politique monétaire, tandis que les rendements des fonds d'Etat avaient connu une hausse spectaculaire.

La Fed a finalement réduit progressivement son QE, jusqu'à l'extinction du programme l'an dernier, et le marché boursier a volé de record en record.

La perspective d'une première hausse de taux depuis la crise financière inquiète davantage les investisseurs car elle s'accompagne d'une envolée du dollar qui pénalise les grandes multinationales américaines.

Le billet vert a atteint vendredi son plus haut niveau depuis avril 2003 face à un panier de devises et sa hausse sur l'ensemble du premier trimestre devrait être sans précédent depuis le quatrième trimestre 1992. L'euro/dollar, après avoir culminé à près de 1,40 dollar mi-2014, se traîne maintenant autour de 1,05, tout proche de la parité, et Goldman Sachs le voit même tomber à 0,80 d'ici fin 2017.

Or une baisse de 25% du dollar sur quatre trimestres correspond historiquement à un recul de 10% des résultats de sociétés, selon les analystes de Bank of America-Merrill Lynch.

"Cela accentue la nervosité", concède John Praveen, stratège chez Prudential International Investments Advisers à Newark (New Jersey). Mais selon lui, la vigueur économique dont témoignent les chiffres de l'emploi devrait permettre à la Bourse de repartir à la hausse dans les prochains mois, à condition que la Fed maîtrise sa communication pour piloter efficacement les anticipations des marchés.

(avec Rodrigo Campos et Ryan Vlastelica, Véronique Tison pour le service français)