La bourse est fermée

Qui est vraiment Nicolas Namias, financier à l'équilibre à la tête de la BPCE

PORTRAIT. Propulsé à la tête de BPCE, cet énarque influent manie habileté et fermeté pour piloter le groupe mutualiste, bien ancré en région. Le Parisien mélomane rode sa partition pour jouer dans la cour des grands.

"Tu as cinq minutes?" Laurent Mignon et Nicolas Namias ont l'habitude de se voir en tête-à-tête. En ce lundi de rentrée, Namias, alors numéro deux de BPCE (Banques populaires, Caisses d'épargne, Natixis…), à la tête de Natixis, ne s'attend pas à ce qui va suivre. Il apprend, sidéré, que son chef ne sollicitera pas le renouvellement de son mandat à la tête du quatrième groupe bancaire français. Il va rejoindre le holding familial Wendel. C'est un choix de vie personnel car la régulation bancaire l'ennuie; la gouvernance du groupe le consume; le vrai business lui manque. Et si lui, le fidèle lieutenant, se sent prêt à prendre le relais, il aura son soutien.

Tout le monde le sait: Nicolas Namias est le dauphin naturel de Laurent Mignon. Des cabinets d'influence sondent son image publique depuis un an. Mais dans cette course ouverte, le départ surprise du président du directoire joue en sa faveur.

Six semaines plus tard, l'affaire est pliée. Au terme d'une campagne éclair ponctuée de communiqués syndicaux paniqués, de candidats officiels qui ne l'étaient plus, de coups de fil incessants et de grands oraux, le conseil de surveillance propulse le quadragénaire à la tête du groupe, le 28 octobre dernier en début d'après-midi, après quelques heures à peine de délibération.

En novembre 2022, avec Laurent Mignon, lors d\'un match de rugby du Racing 92, à Paris. Homme de réseau, Namias est le dauphin naturel de son prédécesseur à la tête de la BPCE, qui l\'a adoubé l\'an dernier, lors de son départ pour le holding familial Wendel.
En novembre 2022, avec Laurent Mignon, lors d\'un match de rugby du Racing 92, à Paris. Homme de réseau, Namias est le dauphin naturel de son prédécesseur à la tête de la BPCE, qui l\'a adoubé l\'an dernier, lors de son départ pour le holding familial Wendel.

En novembre 2022, avec Laurent Mignon, lors d'un match de rugby du Racing 92, à Paris. Homme de réseau, Namias est le dauphin naturel de son prédécesseur à la tête de la BPCE, qui l'a adoubé l'an dernier, lors de son départ pour le holding familial Wendel. (Fabrice Vallon/Groupe BPCE)

Un financier, plutôt qu'un homme de terrain

Namias lui-même semble encore un peu surpris par le tour des événements. "La linéarité d'un parcours se reconstruit facilement ex post", expose-t-il dans son nouveau QG au 32e étage de la plus haute des tours Duo, aux confins du XIIIe arrondissement parisien. Le groupe vient de finaliser sa transhumance dans ces bâtiments conçus par Jean Nouvel. Par un de ces hasards amusants, l'a[...]

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