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Volkswagen prévient que l'enquête sur le scandale sera longue

par Andreas Cremer

BERLIN (Reuters) - Volkswagen a prévenu jeudi que plusieurs mois seraient nécessaires pour mener à bien l'enquête sur la manipulation des tests des émissions polluantes de ses véhicules diesels, un scandale dont les répercussions financières pourraient menacer la note de crédit du constructeur.

Le comité exécutif du conseil de surveillance du groupe allemand, qui a décidé de reporter l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires prévue le 9 novembre, a fait savoir en outre que l'entreprise dévoilerait dès la semaine prochaine des solutions techniques au problème auquel elle est confrontée.

Volkswagen a annoncé mardi qu'il préparait des mesures pour modifier les moteurs diesels équipés du logiciel incriminé, ce qui pourrait ouvrir la voie au rappel de 11 millions de voitures à travers le monde.

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Le conseil a annoncé officiellement jeudi l'arrivée du directeur financier Hans Dieter Pötsch à la présidence du conseil de surveillance, que quitte Julia Kuhn-Piëch.

Le conseil a également proposé la désignation de Frank Witter, patron des activités financières de Volkswagen, au poste de directeur financier du groupe en remplacement de Hans Dieter Pötsch.

Le conseil de surveillance du constructeur s'est réuni pour discuter des moyens de renforcer les finances du groupe mais n'a pas évoqué la possibilité de céder des actifs ou des marques, ont déclaré à Reuters deux sources proches du conseil.

Selon les sources, le conseil s'inquiète d'une éventuelle dégradation de la note du groupe, qui entraînerait une hausse des coûts d'emprunt et affecterait sa capacité à regagner la confiance des investisseurs.

Lever des capitaux en vendant des actions deviendrait une option probable si les coûts du scandale dépassaient un "niveau critique", a déclaré l'une des sources.

Volkswagen s'est abstenu de tout commentaire.

LA NOTE DE CRÉDIT SOUS SURVEILLANCE

L'agence de notation Standard & Poor's a placé la semaine dernière la note de VW sous surveillance négative tandis que Moody's abaissait sa perspective en soulignant le risque présenté par les répercussions financières du scandale.

Le premier constructeur européen a admis avoir employé un logiciel permettant de fausser les tests d'émissions de ses véhicules aux Etats-Unis. Les tests ont également été manipulés en Europe, a fait savoir le ministère allemand des Transports.

L'affaire, révélée le 18 septembre par les autorités américaines de protection de l'environnement, a poussé la semaine dernière le président du directoire Martin Winterkorn à démissionner, l'ex-patron de la marque Porsche, Matthias Müller, lui succédant à la tête du groupe.

Martin Winterkorn fait l'objet d'une instruction dans le cadre d'une enquête préliminaire sur Volkswagen. Le parquet de Braunschweig précise jeudi n'avoir aucune preuve d'un comportement délictueux de sa part.

Volkswagen, qui a déjà imposé un gel des embauches au sein de sa division financière et supprimé une équipe dans l'une de ses usines de moteurs, a provisionné 6,5 milliards d'euros pour couvrir les coûts de l'affaire.

UNE AUGMENTATION DE CAPITAL JUGÉE POSSIBLE

Certains analystes estiment que cela ne sera pas suffisant.

"Le groupe a des comptes plutôt solides mais a aussi une approche très prudente de son financement et de sa note de crédit", écrit cette semaine dans une note Max Warburton, analyste de Bernstein.

"Nous pensons que si les coûts (du scandale) en cash dépassent 10 milliards d'euros, une augmentation de capital sera très probable", ajoute-t-il.

L'affaire menace la réputation, jusqu'à présent excellente, de l'industrie automobile allemande. De hauts responsables de BMW et Ford Allemagne ont voulu jeudi la défendre en affirmant lors d'une conférence à Berlin que leurs groupes avaient su mettre en place des mesures pour éviter un scandale analogue.

L'action Volkswagen a perdu plus d'un tiers de sa valeur depuis la révélation du scandale, qui a entraîné des turbulences pour l'ensemble du secteur automobile mondial.

Toujours très volatil, le titre Volkswagen a laissé jeudi 1,1% à 96,67 euros en Bourse de Francfort après avoir gagné jusqu'à plus de 5% en début de séance.

(Myriam Rivet, Bertrand Boucey et Patrick Vignal pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)