Voiture électrique : pourquoi le bonus écologique veut protéger la filière française

POOL/AFP - Yoan VALAT

Le bonus écologique prendra en compte "l'empreinte carbone" pour "soutenir" l’industrie européenne, annonce Emmanuel Macron. Un nouveau critère d’attribution, donc, qui promet du travail aux fonctionnaires chargés de vérifier que la voiture électrique convoitée est réellement produite avec une énergie décarbonée.

La filière auto réclamait depuis longtemps une révision des critères d’attribution du bonus écologique, qui subventionne à hauteur de 5.000 euros l’acquisition d’une voiture électrique neuve. Pour l’heure, ce soutien de l’État s’applique sans distinction de l’origine du véhicule, mais cette largesse étendue aux productions et importations chinoises se heurte à la volonté du gouvernement de soutenir la réindustrialisation de la France. Lors de son discours donné ce jour à l'Elysée pour présenter sa stratégie visant à accélérer la réindustrialisation de la France, Emmanuel Macron a introduit le critère de “l’empreinte carbone” de la production du véhicule parmi les conditions d’attribution du bonus écologique.

Ce faisant, le chef de l’État entend favoriser l’achat de véhicules fabriqués en France et en Europe, là où la production d’énergie électrique fait largement moins appel au charbon qu’en Chine. De quoi rendre plus compétitif la production tricolore.

Qu’on en juge. Vendue à partir de 29.990 euros et donnée pour une autonomie de 350 kilomètres, la voiture électrique chinoise MG4 assure un service et des prestations comparables à ceux de la Renault Megane E-Tech vendue 10.000 euros plus cher. Même en ayant recours aux diverses formules de location sur longue durée, la chinoise conserve un avantage prix de 30 % environ. Le consommateur ne s’y trompe pas et, dès le mois de février dernier, la MG4 passait devant la Renault ZOE au palmarès des électriques les plus vendues en France.

Bercy conditionne l’attribution du bonus au type d’énergie consommée

L’importateur français a réalisé plus de 13.000 immatriculations l'an dernier (pour 114.000 en Europe) et compte dépasser les 20.000 ventes en 2023. Le tout, assure le directeur des ventes Julien Robert, sans sacrifier les marges et vendre à perte. Et puisque la MG4 coûte moins de 47.000 euros et pèse moins de 2,4 tonnes, elle bénéficie comme la Renault Megane E-Tech du bonus de 5.000 euros. Alors que son constructeur (l[...]

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