VIH: 40 ans après sa découverte, la France veut rester à la pointe de la recherche

Maxence d'Aversa / Challenges

Le 20 mai 1983, Françoise Barré-Sinoussi et son équipe de l’Institut Pasteur découvrait le VIH. Quarante ans plus tard, la France cherche à se distinguer par des recherches innovantes contre le virus, malgré un financement limité.

"Lorsque l’on compare avec les montants engagés aux Etats-Unis, il y a une différence de trois zéros à la fin." Le constat du Pr. Yves Lévy, à la tête du Vaccine Research Institute, est implacable: la France, tout comme la plupart des pays européens, ne peut pas concurrencer les sommes folles engagées outre-Atlantique dans la recherche contre le VIH. Avec 8 millions de dollars en 2020, selon les chiffres de l’ONG Avac, l'Hexagone est en effet loin, très loin, des 976 millions de dollars déployés aux Etats-Unis la même année. La principale agence publique française de recherche contre les maladies infectieuses, l’ANRS-MIE et son budget annuel de 80 millions d’euros fait aussi pâle figure en comparaison des plus de 4 milliards d’euros de fonds dont dispose son équivalent américain, le NIAID.

Depuis cinq ans, la France se positionne donc au pied du podium des pays qui allouent le plus d’argent à la recherche pour la prévention du VIH, derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne, voire le Canada. "Nous n’avons peut-être pas autant d’argent que les Américains, mais nous avons des idées", assure toutefois Yves Lévy. Car malgré un budget fragile, la France est le 2e pays européen en nombre de publications scientifiques produites dans le domaine de la recherche sur le VIH et le Sida, et même le 6e au niveau mondial, selon les calculs du ministère de l’Enseignement supérieur.

Un vaccin prometteur

Une des idées qui affole le monde de la recherche contre le VIH, c’est justement celle dont le Vaccine Research Institute, laboratoire issu de l’ANRS-MIE (Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales), est à l’origine : un vaccin qui vise les cellules dendritiques, ces cellules "sentinelles" du système immunitaire qui scrutent constamment l'organisme à la recherche de menaces.

Le Pr. Yves Lévy vient d’achever la première phase de l’essai avec des résultats encourageants, quoique très préliminaires. Parmi 36 participants ayant reçu deux doses de v[...]

Lire la suite sur challenges.fr

A lire aussi