Vignettes Crit'Air et ZFE-m: quand l'écologie exclut les voitures des pauvres
D’ici à 2025, les zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) pourraient exclure trois quarts des véhicules aujourd'hui en circulation. Mais peu d’automobilistes le savent. Va-t-on vers un nouveau phénomène de contestation populaire, façon Gilets jaunes?
Début mai, Eliane quitte tout sourire le centre de contrôle technique. Religieusement entretenue, sa Peugeot 206 de 2002 vient d’être déclarée apte au service pour deux années de plus. Un soulagement pour cette retraitée qui s’efforce de faire durer sa chère (dans tous les sens du terme) automobile. Si elle savait ! Dès cet été, sa petite voiture sera exclue du territoire de la Métropole du Grand Paris où l’appellent ses achats, ses loisirs et sa santé.
Car malgré son excellent état et son moteur à essence réputé moins polluant que le Diesel, sa Peugeot n’a droit qu’à la vignette Crit’Air 3. Or seuls les véhicules porteurs d’une vignette , seront autorisés à stationner et à circuler dans la zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m) que chaque agglomération de plus de 150.000 habitants devra avoir instaurée au plus tard en 2025.
Méconnue, la ZFE-m comporte un risque d'explosion sociale
Sur les 45 ZFE-m prévues sur notre territoire national, 11 sont déjà en place (voir carte). Certes, les contraventions à 68 euros y sont encore rares (dans l'attente de la vidéoverbalisation), mais à terme, environ trois quarts des véhicules en circulation aujourd’hui en seront exclus. Davantage encore si d’autres villes venaient à suivre l’exemple de la Métropole du Grand Paris et décidaient d’évincer aussi les Crit’Air 2. "Cela reviendrait à bannir tous les véhicules Diesel, sans exception", indique Alexandra Legendre, porte-parole de la Ligue de Défense des Conducteurs. Voire les voitures à essence aussi courantes que les Renault Twingo et Volkswagen Polo mises en circulation entre 2006 et fin 2010. C’est pourquoi cette association milite pour un moratoire, afin de "donner le temps de la pédagogie à l’Etat et de laisser aux Français le temps de s’adapter".
Car pour l’heure, ils sont des millions comme Eliane à ignorer les conséquences de ce dispositif porté par la loi Climat et résilience d’août 2021. A en croire une enquête d’opinion réalisée en mars par l’institut CSA pour l’Asso[...]
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