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"Ils ont vidé leurs chargeurs sur moi": blessé par balles par la police, il témoigne

DOCUMENT BFMTV. En août dernier, à Stains, Samy s'est retrouvé encerclé par des policiers en civil qui ont fait feu à huit reprises sur lui et sa compagne. Il clame ne pas comprendre les raisons de cette attaque et a déposé plainte pour tentative d'homicide volontaire.

"Je me suis vraiment vu mourir." Le 15 août dernier, la soirée romantique de Samy* a basculé dans une violence inattendue. Au volant de sa voiture, l'homme rentre du restaurant avec sa petite-amie et traverse Stains, en Seine-Saint-Denis. Mais au niveau du boulevard Maxime Gorky, il est ralenti par un attroupement.

"Je pensais être en train de me faire agresser, alors j'ai essayé de faire une marche arrière et de prendre la fuite. On m'a encerclé", raconte-t-il à BFMTV.

La scène, filmée par un automobiliste, est glaçante: un homme grimpe sur le toit de la voiture de Samy et passe son bras par la fenêtre à l'intérieur de l'habitacle. Deux autres enserrent le véhicule et font feu à huit reprises sur Samy et sur sa compagne, endormie sur la banquette arrière.

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"Je comprends pas ce qu'ils me veulent. Comme je vois pas de brassard de police, je ne pense pas à eux. J'ai cru que c'était des voleurs, des agresseurs. Ils ont pas crié 'police'", témoigne-t-il, encore sous le choc. "Le dernier truc dont je me souviens c'est que j'ai dit à mon amie d'embrasser ma mère parce que je me voyais vraiment mourir."

"Les balles ont explosé avec l'os"

Cinq balles ont traversé le corps du trentenaire resté inconscient durant deux jours à l'hôpital. Après avoir failli perdre son bras, les médecins lui ont finalement installé des broches "parce que plusieurs balles ont explosé avec l'os. J'ai reçu des projectiles dans le dos qui n'ont pas pu être enlevés. Et dans le bas du ventre aussi", énumère ce chauffeur de bus qui a obtenu 45 jours d'incapacité totale de travail (ITT). Son amie a également été "gravement blessée. Elle a été touchée en-dessous de l'omoplate arrière et la balle est ressortie par le sein en touchant plusieurs organes". Pour elle, 100 jours d'ITT ont été prononcés.

L'avocat de Samy voit un scénario se dessiner. Les policiers se seraient positionnés dans cette rue de Stains car elle se trouve à côté d'une cité connue pour son trafic de stupéfiants. "C'est un endroit stratégique, ils savent qu'ils peuvent tomber sur des individus chargés de produits stupéfiants ou d'argent", explique Me Yassine Bouzrou.

"Mon hypothèse est que ces individus, qui ne sont pas des policiers à ce moment-là car ils n'ont pas de brassard, ont tenté de voler des choses dans le véhicule de mon client. On voit d'ailleurs sur des vidéos qu'ils tentent de tirer sur un objet qui pourrait être un sac. Ils n'ont pas réussi à accomplir leur acte, ils ont décidé de vider leur chargeur sur mon client et son amie", établit Me Yassine Bouzrou.

"C'est pas des policiers, c'est des délinquants"

Samy, qui a déposé plainte pour tentative d'homicide volontaire, dénonce l'extrême violence dont il a été victime. "Par peur, par instinct j'ai pris la fuite", reconnaît-il quand il visionne les images de la marche arrière qu'il a effectuée face au groupe de policiers en civil.

"Mais même pour quelqu'un qui prend la fuite, il y a d'autres méthodes pour tenter de l'arrêter. Vider son chargeur pour un défaut d'obtempérer, c'est dur", déclare-t-il.

Et d'ajouter: "Pour moi, c'est pas des policiers, c'est des délinquants. D'en arriver à cet extrême, c'est dur. Je ne sais pas ce qui leur est passé par la tête pour en arriver à vider leurs chargeurs sur moi. J'espère qu'ils assumeront."

Les policiers ont porté plainte

Reste que sa version ne semble pas être partagée par les policiers qu'il met en cause, ces derniers ayant également porté plainte pour tentative d'homicide, nous indique Me Bouzrou. Dans leur récit des faits, ils expliquent être intervenus après un refus d'obtempérer face à un véhicule circulant "en faisant des slaloms, avec une vitesse excessive", souligne leur avocat interrogé par BFMTV.

"Après avoir coupé le contact, le conducteur a remis le contact et a brusquement fait marche arrière, percutant le fonctionnaire de police qui était en protection. Un deuxième policier a tenté d'immobiliser le véhicule et a été entraîné sur plusieurs mètres par le conducteur qui a fait une marche avant", a déroulé Laëticia Vallar, porte-parole de la préfecture de police, dans une vidéo publiée sur Twitter.

"Mes clients ont subi une violence inouïe, soudaine et incompréhensible", commente Me Laurent-Franck Liénard. L'avocat affirme qu'ils ont tenté d'y mettre fin "comme ils pouvaient", soutenant que ces policiers n'avaient, auparavant, "jamais sorti leur arme ni tiré sur quelqu'un". Il récuse toute bavure policière et défend une "légitime réaction face à un refus d'obtempérer de plus en plus fréquent et mettant en jeu la vie des policiers. Il faut arrêter de considérer ces personnes qui prennent tous les risques avec leur voiture comme des victimes. Ces personnes sont à l'origine de la violence qu'elles déclenchent."

*Le prénom a été modifié

Article original publié sur BFMTV.com

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