La vente record de Rafale aux Émirats arabes unis fait bondir la gauche
POLITIQUE - “Avec les Émirats arabes unis, nous scellons aujourd’hui la vente de 80 avions Rafale et 12 hélicoptères Caracal. En confiance, nous agissons ensemble pour notre sécurité”, a tweeté Emmanuel Macron ce vendredi 3 décembre. Annoncée des Émirats arabes unis, lors du déplacement du chef de l’État dans le Golfe, cette vente record n’a pas reçu l’approbation de toute la classe politique.
Pendant que la majorité se félicite de la signature du gros contrat record de l’industriel français et savoure une revanche éclatante après la catastrophe des sous-marins australiens, la gauche -les Verts en particulier- grince des dents. “La France nous fait honte”, tweete ainsi le candidat EELV à l’élection présidentielle, Yannick Jadot.
La France nous fait honte quand elle arme des régimes autoritaires qui méprisent les droits humains et dont la richesse s'est bâtie sur les énergies fossiles.
La France rayonnera quand sa politique étrangère sera exemplaire dans la lutte pour la liberté et la justice climatique. https://t.co/sBNvzCJcZi— Yannick Jadot (@yjadot) December 3, 2021
Un contrat qui “piétine” les droits humains
“La gravité de cet énième renoncement pour défendre les Droits Humains montre qu’Emmanuel Macron piétine les valeurs fondamentales de la diplomatie française”, développe Hubert Julien-Laferrière, député écologiste membre de la commission des affaires étrangères et porte-parole de Yannick Jadot, “Rendons-nous compte que la vente de ces rafales s’est faite à un gouvernement qui emprisonne et torture ses citoyens et utilise les armes françaises dans une guerre au Yémen qualifiée par les Nations Unies de ‘pire catastrophe humanitaire contemporaine’”. Il ajoute: “L’économie internationale ne se fait pas sur la tombe des Droits humains”.
À la place, chez les Verts, on aurait aimé un mot sur la récente désignation d’Ahmed Naser Al-Raisi, un général émirati accusé de torture à la tête d’Interpol. “L’argent n’a pas de religion et le business de guerre est d’abord un business”, dénonce à son tour la sénatrice écologiste Esther Benbassa.
D'un côté #Darmanin tape sur l'islam et de l'autre la France vend aux #Emirats 80 avions #Rafale et 12 hélicoptères Caracal. L'argent n'a pas de religion et le business de guerre est d'abord un business.
— Esther Benbassa 🌻 (@EstherBenbassa) December 3, 2021
″À quand une politique européenne des exportations d’armes?” interroge de son côté le président des Verts au Sénat en retweetant le directeur de campagne de Yannick Jadot, Mounir Satouri.
✈️ ⛔️Dans une démocratie, les ventes d’armes ne devraient pas échapper au contrôle politique.
A quand une politique européenne des exportations d’armes ?#Rafale#Emirateshttps://t.co/6sK7z1Y1ht— Guillaume Gontard (@GuillaumGontard) December 3, 2021
À la gauche de la gauche, chez les anti-capitalistes, on crie au scandale. À la place des Rafale, des médicaments, plaide le candidat du NPA, Philippe Poutou.
Contrat de vente historique pour 80 Rafales. Vraiment pas de quoi être fier ! C’est scandaleux. Mais à l’image d’un capitalisme militariste affairiste et cynique. Faut interdire la vente d’armes et distribuer à la place médicaments et vaccins pour les populations des pays du sud.
— Philippe Poutou (@PhilippePoutou) December 3, 2021
Plus sobrement, la candidate PS à l’élection présidentielle, Anne Hidalgo a tenu à rappeler sur Twitter également qu’on ne “transigeait pas avec les droits humains”.
Il est du rôle du chef de l'État de parler et d'agir avec clarté sur la scène internationale, quels que soient les intérêts en jeu. On ne transige pas avec les droits humains. On ne transige pas avec les valeurs qui font la force de la France. La realpolitik a ses limites. https://t.co/GhZozHEEW3
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) December 3, 2021
La valeur du contrat des 80 avions de combat Rafale vendus aux Emirats arabes unis s’élève à 16 milliards d’euros, dont deux pour les armements et ”éléments associés”, a annoncé ce vendredi le ministère français des Armées. Les Rafale doivent être livrés entre 2027 et 2031, selon le cabinet de la ministre Florence Parly.
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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.