Varsovie, en première ligne pour soutenir Kiev
Limitrophe de l'Ukraine attaquée, la Pologne a endossé un rôle de protecteur, apportant au pays voisin une aide militaire, mais aussi humanitaire et logistique. Et a assuré l'accueil de millions de réfugiés.
Pour marquer l’entrée dans la deuxième année de la guerre, le Premier ministre polonais Morawiecki s’est rendu à Kiev avec un cadeau: quatre chars ultramodernes Leopard. "Ils vont contribuer à protéger les troupes ukrainiennes sur le champ de bataille", s’est-il exclamé. Depuis, plusieurs autres super-blindés ont été envoyés vers le front, ouvrant une vaste séquence de livraisons. Car, avec le conflit, la Pologne est non seulement devenue le troisième fournisseur d’aide militaire à l’Ukraine, mais aussi la base logistique quasi-exclusive des armes occidentales. Des centaines de camions, fourgonnettes et ambulances militaires, des milliers de canons, obusiers, lance-roquettes, missiles attendent dans de vastes hangars, tandis qu’à l’aéroport de Rzeszów, au sud-est du pays, les rotations se succèdent pour réapprovisionner le stock. Tout autour, des ateliers occupent des dizaines d’ingénieurs et de mécaniciens chargés de réparer le matériel abîmé dans les combats.
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Directeur de l’institut polonais pour les affaires internationales (PMSI), Slawomir Debski décrypte: "Nous sommes les plus proches et les plus concernés par le conflit. Poutine répète qu’il veut détruire l’Ukraine, avec laquelle nous partageons 500 kilomètres de frontière, ce qui signifierait, s’il y parvenait, que nous serions les prochains sur la liste. "C’est pourquoi Varsovie s’est mis à réarmer à tout-va, prévoyant de dépenser cette année 30 milliards d’euros pour sa défense, soit 4% de son PIB. L’expert poursuit "Les Polonais savent aussi d’expérience que les soldats russes sont féroces avec la société civile. Voilà pourquoi nous avons endossé un rôle de protection vis-à-vis de nos voisins, sur le plan militaire, comme humanitaire et logistique, acheminant l’essentiel de l’aide internationale sur nos routes et assurant l’accueil des réfugiés."
Chaque jour, un train part pour Kiev
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